: Reportage "Je n'ai pas confiance, rien ne fonctionne" : pour les élections législatives en Italie, la tentation de l'abstention monte dans les quartiers pauvres
Les élections générales ont lieu dimanche 25 septembre en Italie. Le parti d'extrême-droite Fratelli d'Italia, mené par Giorgia Meloni, est donné en tête dans les sondages, mais sera sans doute écrasé par un taux d'abstention record.
"Parole, parole, parole..." Voilà ce que chantonne Gianni, 70 ans, quand on lui parle des élections législatives italiennes qui ont lieu le 25 septembre. Le tube de Mina Mazzani, rendu célèbre en France par la reprise de Dalida, illustre son désintérêt total pour la politique : "C'est des paroles et pas d'actes". Dans l'est de Rome, ce sénior italien participe à une distribution alimentaire pour la paroisse de San Bonaventura.
À quatre jours des élections générales en Italie, Gianni comme une bonne partie de la population se sent bien orphelin. Et le "parti" de l'abstention pourrait devenir le premier parti d'Italie, du jamais vu ! Car, même si le parti post-fasciste de Giorgia Meloni est donné en tête des intentions de vote à 25%, les indécis sont encore 45% et les abstentionnistes pourraient atteindre les 30%. Et c'est dans les quartiers populaires que l'on vote le moins.
Une "désillusion" au sujet de la politique
"Nous sommes en train de faire des paquets pour les pauvres de la paroisse, on leur donne des pâtes, des aliments de base", explique Gianni. S'il s'occupe des autres, c'est parce qu'il ne croit plus du tout dans la politique. Ils sont quelques volontaires, tous retraités, à préparer de la nourriture, mais aussi des cahiers, des crayons pour la rentrée scolaire. "Moi je n'ai pas confiance, vraiment en ce moment je n'ai même pas confiance dans les institutions. Rien ne fonctionne", explique Pietro, 75 ans.
"Si je vais voter ce sera blanc, les politiques ne donnent pas confiance."
Pietro, 75 ansà franceinfo
Et pourtant, dans cette paroisse populaire, le curé franco-italien Don Stefano tente de mobiliser les habitants du quartier. Le prêtre a organisé des rencontres avec les politiques de tous bords mais rien n'y fait. "Malheureusement chacun retourne dans cet individualisme qui est extrêmement fort en Italie, même plus fort que ce qu'on peut vivre en France, souligne Don Stefano. Il y a une désillusion de ce que peut être la politique, des réponses qu'elle peut apporter aujourd'hui, donc les gens ne savent plus quoi voter." Même ceux qui iront voter se décideront au tout dernier moment.
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