"Cascina est un symbole" : la Toscane au centre des enjeux des élections régionales italiennes
Les Italiens élisent leur président de région depuis dimanche 20 septembre. La Toscane, bastion de la gauche depuis cinquante ans, pourrait passer à droite.
Les Italiens votent depuis dimanche 20 septembre et jusqu'à lundi à 15h à l'occasion des élections municipales, ainsi que dans sept régions pour élire leur président de région. La Toscane tient une place particulière dans cette élection. Historiquement dirigée par la gauche, la région de l'ouest du pays pourrait passer à droite à l'issue du scrutin. Mais à Cascina, ville de 45 000 habitants dans la banlieue de Pise, l'extrême-droite est d'ores et déjà aux manettes.
Une ville symbole en Toscane
Cascina est la ville de Susanna Ceccardi, aujourd'hui candidate de la Ligue à la présidence de la Toscane. Il y a quatre ans, à 29 ans, elle triomphait avec "la prise de Cascina", alors première ville de cette importance à basculer à l'extrême-droite dans la région. Une défaite "foudroyante" pour Michelangelo Betti, l'actuel candidat démocrate à la mairie de Cascina. "Ça s'est joué à une centaine de voix", se souvient-il. Il invoque un mauvais concours de circonstances. Mais peu de temps après, Pise et Sienne basculent elles aussi vers l'extrême-droite.
Son adversaire à Cascina, Leonardo Cosentini, n'a sa carte à la Ligue que depuis deux ans et fait partie de l'aile modérée : "Je n’aime pas les polémiques, les attaques personnelles... Moi, j’ai fait campagne en me concentrant uniquement sur les problèmes de ma ville. Mais c’est vrai que Cascina est aussi un symbole : celui de la reconquête pour ceux qui l’ont mal dirigée, selon moi, depuis 70 ans."
Cascina, pour nous, c'est le symbole de la bonne gouvernance.
Leonardo Cosentini, candidat de la Ligue à la mairie de Cascinaà franceinfo
Un manque d'unité à gauche
Même partition pour la candidate à la région. À 33 ans, celle qui est surnommée "la lionne" a tenté d'adoucir son image. Les thèmes clivants, comme l'immigration ou l'Europe, n'ont pas été abordés. Face à elle, on trouve Eugenio Giani, un apparatchik du Parti démocrate, selon Yves Meny, politologue et ancien président la Grande Ecole Santa'Anna de Pise : "On ne peut pas dire qu'il représente la jeunesse qui monte ! Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, je crois qu'il symbolise malgré tout le passé."
Même les Sardines, les membres du mouvement anti-Salvini éponyme créé en novembre 2019, ont eu du mal à mobiliser comme elles avaient réussi à le faire en Emilie-Romagne. "C'est plus dur de faire venir des gens à nos manifestations", constate Luigi Sofia, porte-parole des Sardines de Pise. À cause de la Covid-19, mais aussi par manque d'intérêt politique. Nous, les Sardines, nous avons dès le début demandé au parti gouvernemental des 5 étoiles et au Parti démocrate de s'unir face à la Ligue." Contrairement à la gauche, c'est une coalition de droite unie qui se présente en Toscane.
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