Funérailles d’État à Gênes : "Je ne voudrais pas que l’assassin de mon fils soit présent"
L’Italie rend hommage samedi aux victimes de l’effondrement du pont à Gênes. Certains habitants critiquent la participation des autorités à cette journée de deuil national.
Les premières funérailles d’État sont célébrées samedi 18 août à Gênes, en Italie, quatre jours après l’effondrement d’un viaduc autoroutier sur l’A10, qui a fait au moins 38 morts. Une partie de la population y participe, très choquée par le drame, mais certaines familles de victimes boycottent cette cérémonie officielle.
"Le fait que les autorités aient décrété cette journée de deuil national, c’est une très bonne chose. Il n’y a pas que Gênes qui pleure ses morts. C’est toute l’Italie avec elle. Tous les Italiens sont passés sur ce pont, pas seulement les Génois", estime Fabio, un habitant. "J’espère que ce n’est pas seulement pour la forme, mais que nos hommes politiques vont vraiment prendre conscience que nous ne voulons plus de drames comme celui-là."
Une présence des responsables politique critiquée
Les plus hautes autorités de l’État participent à ces funérailles. Ces politiques sont à leur place, juge Rosillo : "Bien sûr qu’ils doivent être présents, ce sont eux qui nous dirigent. Ils doivent partager la douleur de leurs frères." Antonella abonde dans son sens. Cette retraitée est très affectée par ce qu’il s’est passé. Sa voix tremble quand elle repense à la catastrophe de mardi : "Je vais évidemment à ces funérailles. Je suis Génoise et j’aurais pu mourir. Moi, ou un de mes proches."
Ces paroles-là, Simonetta Cenci, l’adjointe en charge de l’urbanisme à la mairie de Gênes, les entend tous les jours depuis le drame. Elle constate ce besoin de se rassembler exprimé par les Italiens : "Nous pensons que c’est important qu’à Gênes, notre ville endeuillée, la participation soit au rendez-vous. Après, nous comprenons que certaines familles de victimes aient préféré des obsèques privées."
Tous nos hommes politiques sont responsables. Du premier jusqu’au dernier.
Marco, un habitantà franceinfo
Pour Marco, un artiste, ce ne sont que de belles paroles. Il dit comprendre les familles de victimes qui boycottent la cérémonie : "Pour ma part, je ne voudrais pas que l’assassin de mon fils soit présent à ces funérailles." Pour autant, il souhaite se rendre à ces funérailles nationales. En mémoire de ces 38 victimes, insiste-t-il. "À ce triste moment, ils étaient seuls sur ce pont. Les laisser s’en aller tous seuls, une seconde fois, ce serait moche."
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