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Effondrement d'un glacier en Italie : "Le week-end on a l'impression d'être sur les Champs Elysées tellement il y a de trafic"

Au pied du glacier de la Marmolada, dont l'effondrement à fait plusieurs morts dimanche, on s'interroge désormais sur la régulation du tourisme de masse et sur la place de l'homme dans la région.

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lors d'un point presse des autorités à Canazei, en Italie, le 5 juillet 2022, deux jours après l'effondrement du glacier de la Marmolada. (PIERRE TEYSSOT / AFP)

Les recherches se poursuivent, mercredi 6 juillet, après l'effondrement meurtrier dimanche d'une partie du glacier de la Marmolada dans les Alpes italiennes, tuant sept personnes et en en blessant huit autres. Le nombre de personnes portées disparues par leurs proches, mais dont la présence au moment où le glacier a rompu n'est pas confirmée à ce stade, mais il semble qu'à cette heure, on compte cinq disparus, tous de nationalité italienne. Sur place, la zone est totalement interdite et l'on s'interroge désormais sur la régulation du tourisme, devenu massif dans la région.

>> Effondrement d'un glacier en Italie : "C'est un signe dramatique d'une problématique qui est beaucoup plus globale", estime un guide de haute montagne

Et pour cause : en deux ans, dans cette vallée située dans les Dolomites, la plus courue de la région, le tourisme a augmenté de 30%. Il est par exemple impossible de trouver une voiture de location du jour au lendemain en pleine saison. Sur la route qui monte au glacier, Marco, 55 ans, accompagne une quarantaine de jeunes adolescents à vélo dans la montagne qu'il voit changer. "Le week-end on a l'impression d'être sur les Champs-Elysées tellement il y a de trafic, lance l'accompagnateur italien. Ce n'était pas le cas il y a quelques années. Maintenant avec ce tourisme de masse, il faut faire des choix, on ne doit plus aller à certains endroits. Les plus jeunes le comprennent, et ce n'est pas à eux de trouver des solutions : ils sont déjà sensibles à la cause environnementale."

Des infrastructures construites toujours plus haut

Très chère en hiver, la montagne l’est beaucoup moins en été. Tout le monde peut donc en profiter grâce aux infrastructures notamment construites de plus en plus haut et peut être... un peu trop, reconnait Paolo Grigolli, le directeur des offices de tourisme du Val di Fassa : "C’est sûr que nous avons tous une responsabilité et dans les Alpes, les Suisses sont ceux qui sont allés le plus loin, ils ont amené des trains à 3 000 mêtres ! Ici, nous avons quelques téléphériques c’est tout."

Mais Paolo Grigolli reconnaît qu'une solution doit être apportée à l'afflux de touristes : "Je pense vraiment qu’il faut désormais que l’on trouve un juste équilibre, c’est le défi des prochaines années !" Pour l'instant, les motards, les cyclistes et les randonneurs se bousculent sur les routes de montagne.

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