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A Sellia, en Italie, il est interdit de mourir !
Le maire de Sellia, en Calabre, impose l’obligation de soins à ses concitoyens. Faute de quoi, ils sont condamnés à payer une amende. Il s’agit de lutter contre la mortalité qui dépeuple la commune. Si pour l’heure la courbe démographique n’a pas été inversée, les habitants au moins se soignent.
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En 40 ans, entre 1971 et 2011, le village de Sellia a perdu la moitié de sa population. Il ne sont plus que 500 habitants dans cette commune pittoresque accrochée à un piton rocheux.
Un environnement qui n’est pas étranger à ce dépeuplement, mais pas seulement. La Calabre dans son ensemble est victime de cet exode.
Mais le maire de Sellia, Davide Zicchinella, y voit aussi une autre problématique. L’absence de soins de ses habitants. Il a donc pris un arrêté municipal, dénommé ironiquement par la presse «interdiction de mourir». En fait, il impose une visite médicale annuelle à chaque habitant. Faute de quoi il est condamné à payer une amende de 30 euros.
L’intelligence de l’opération est d’offrir aux habitants des visites médicales gratuites au sein d’un dispensaire récemment ouvert à Sellia. En quelques semaines, la moitié des habitants s’y est rendue.
Car l’absence de soins dénoncée par l’édile n’est pas qu’une négligence. La crise a entraîné des coupes sombres dans le budget de la santé publique. Les délais d’attente sont de plus en plus longs pour obtenir une consultation chez un spécialiste dans le secteur public. Et, pour réduire ce temps, il faut bien sûr consulter dans le privé.
Une situation qui lève un coin de voile sur la surmortalité que subit l’Italie. 11,3% de décès supplémentaires en 2015 qui demeurent inexpliqués. Et si le retard dans l’accès aux soins en était la cause ?
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