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"Vous détruisez les villes !" : en Israël, l'opposition vent debout contre un projet de loi fiscale

En Israël, les services publics municipaux de Tel Aviv et en Galilée sont en grève. En cause : un projet de loi visant à taxer les villes les plus riches du pays en faveur des villes pauvres qui manquent de logements.
Article rédigé par franceinfo
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Le leader de l'opposition Yair Lapid qui s'oppose au projet de loi du gouvernement israélien. (JACK GUEZ / AFP)

En Israël, où les logements sont parmi les plus chers au monde, la fiscalité incite pourtant les mairies à construire des bureaux et des commerces qui leur rapportent davantage en impôts locaux. Cette surtaxe permet de soutenir la mise en chantier de logements pour les familles nombreuses dans les villes pauvres : c'est le but du projet de loi adopté par la commission des Finances du Parlement, qui va arriver en séance plénière à la Knesset. 

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En réponse, les services publics municipaux, ceux de l'état-civil ou du ramassage d'ordures par exemple, se sont mis en grève dans plusieurs villes d'Israël, notamment dans l'agglomération de Tel Aviv et en Galilée près du Lac de Tibériade. Certains maires, de droite ou de gauche, mis à contribution ont décidé de protester, car ils pensent que cela va freiner le développement économique des villes pauvres.

"Nous paierons tous !"

Ces élus accusent aussi le gouvernement de faire du clientélisme, car les villes concernées sont celles où vivent les Juifs ultra-orthodoxes, dont beaucoup choisissent de ne pas travailler pour étudier la Torah. Et cela met en colère Carmel Chama, maire de Ramat Gan près de Tel Aviv, et membre du Likoud, le parti au pouvoir : "Vous détruisez les villes ! Vous détruisez tout ce tissu fragile !"

"Nous sommes face à un djihad ! Pas le djihad islamique, mais un djihad qui fait tomber sur nous une pluie de coupes budgétaires sur nous. On n'a pas de dôme de fer, on ne peut compter que sur nous-mêmes ! C'est un crime historique."

Carmel Chama, maire de Ramat Gan

à franceinfo

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême-droite, minimise la contestation et prend ses électeurs à témoins : "Environ dix maires ont déclaré la guerre à la baisse des prix du logement. Tant qu'ils auront la paix sur le petit bout de terre, vous en paierez le prix. Nous paierons, nous paierons tous !" Les opposants à cette nouvelle taxe estiment que cela reviendra à augmenter les impôts des classes moyennes.

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