Tel Aviv, ville la plus chère du monde : "Pour 50 mètres carrés, c'est 2 000 ou 3 000 euros de loyer"
Selon le classement du journal "The Economist", la ville israélienne passe devant Paris dans le classement des villes où la vie coûte le plus cher.
Après son petit café en terrasse sous 23 degrés à l'ombre un 3 décembre, Jonathan Azoulay va aller surfer avec ses enfants. Pour ce restaurateur originaire de Toulouse qui vit ici depuis sept ans, Tel Aviv c'est d'abord un cadre de vie. "On a les pieds dans le sable et je suis en t-shirt. Je vis sans voiture aujourd'hui, avec trois enfants. On peut tout faire à pied, en trottinette ou en vélo", raconte-t-il. "Mon restaurant est dans une tour de bureaux, poursuit Jonathan Azoulay, et 99% de mes clients sont des employés de bureau. Plus de la moitié travaillent dans le high-tech."
"On les voit arriver le matin en tongs et en short. Des fois ils arrivent avec leur planche de surf ou leur planche de skate et ils viennent travailler dans des start up qui vont produire des millions et des millions de dollars."
Jonathan Azoulay, restaurateur dans une tour de bureaux à Tel Avivà franceinfo
Un cadre de vie idyllique, selon Jonathan, mais qui a un prix. Tel Aviv, avec ses 460 000 habitants et ses 14 kilomètres de plage au bord de la Méditerranée, est ainsi devenue la ville du monde où la vie coûte le plus cher. Selon le classement annuel de The Economist, elle est passée de la cinquième à la première place, détrônant Paris.
"Une pluie de dollars qui s'abbat sur le pays"
Dans cette capitale mondiale de la high-tech, les prix de l'immobiliers et de la vie quotidienne sont indexés sur les salaires les plus élevés. Conséquence, "ici, si vous habitez dans un appartement de trois pièces, pour 50 mètres carrés, c'est 2 000 ou 3 000 euros de loyer. Pour une crèche d'un enfant, ce n'est jamais gratuit et c'est au moins 3 000 shekels, ce qui équivaut à peu près à 800 ou 900 euros par mois je pense", souligne Jonathan.
Huit euros de l'heure pour garer sa voiture dans un parking couvert, du lait, des oeufs, de la viande, ou encore des fruits et légumes 20% plus chers que dans le reste du pays...Tel Aviv est aussi un immense chantier avec ses gratte-ciel de verre et d'acier. Et cela ne va pas s'arranger, explique Yaelle Ifrah, conseillère économique au Parlement israélien. "C'est l'État qui détient la totalité des terres et c'est l'État qui les met en vente auprès des promoteurs immobiliers", explique-t-elle.
"L'État a tout intérêt à faire rentrer le maximum d'argent dans ses caisses et le coût va se répercuter évidemment sur les acheteurs"
Yaelle Ifrah, conseillère économique au Parlement israélienà franceinfo
Le cours de la monnaie israélienne n'arrange rien. Le shekel a pris plus de 15% en deux ans face à l'euro et au dollar. "On s'apprête cette année à battre tous les records avec 30 milliards de dollars d'exportation. C'est une pluie de dollars qui s'abbat sur le pays et évidemment cela fait augmenter le shekel et tout devient, un petit peu artificiellement, plus cher", complète Yaelle Ifrah. Comme dans toutes les grandes villes du monde en voie de gentrification, les classes moyennes et populaires déménagent à la périphérie.
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