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Sous l’accord sur le nucléaire iranien, Washington maintient l’option militaire
En dépit de l’accord historique du 14 juillet à Vienne sur le nucléaire iranien et de son approbation par l’ONU, le discours belliqueux reste de mise. Téhéran affirme que cela ne change rien à son attitude envers les Etats-Unis, Washington entretient la mise à niveau de son arsenal anti-bunker nucléaire et Israël prévient qu’il est fort et prêt à s’adapter à la nouvelle réalité régionale.
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Réelle exhibition de muscles ou élément de pression psychologique ? En pleines négociations sur le programme nucléaire iranien, une information rapportée par le Wall Street Journal était venue rappeler que Washington maintenait l’option militaire sur la table contre toute éventuelle menace iranienne.
Une mise à niveau de l'arsenal anti-bunker
Selon le grand quotidien américain d’informations économiques et financières, le Pentagone a effectué une mise à niveau de son arsenal anti-bunker nucléaire en cas d’échec des pourparlers avec Téhéran.
Sous le prétexte de «continuer à se concentrer sur la possibilité de fournir des options militaires à l’Iran si nécessaire», il a procédé à l’amélioration et l’essai d’un appareil qui porte le nom significatif et effrayant de «Massive ordnance penetrator» (Arme de pénétration massive).
Une bombe qui pouvait jusque là s’enfoncer à 61 mètres dans du béton armé avant que sa charge de 2400 kilos n’explose. Un largage par bombardier B2, seul à pouvoir la transporter et que seule l’armée américaine possède, a même eu lieu en janvier 2015 dans l’Etat du Missouri, après amélioration de sa conception, de ses systèmes de guidage et de détection et des méthodes de brouillage.
L’information n’est pas passée inaperçue pour tout le monde puisque l’agence officielle iranienne IRIB l’a reprise, insistant sur l’idée que l’administration de Barack Obama n’avait toujours pas exclu une intervention militaire contre l’Iran.
Pas de changement de stratégie pour Téhéran
De son côté, quatre jours après l’accord, le Guide suprême de la République islamique s’est chargé de rappeler que l’essentiel de sa stratégie demeurait inchangé.
«Notre politique ne changera pas face au gouvernement arrogant américain, a-t-il prévenu. L’Iran ne renoncera pas à soutenir ses amis dans la région, les peuples opprimés de Palestine, du Yemen, de Bahrein, les populations et les gouvernements syriens et irakiens, les combattants sincères de la résistance libanaise et palestinienne.»
Des propos qui ne font que confirmer les craintes d’Israël. L'Etat hébreu lui non plus n’est pas prêt à changer d’optique concernant Téhéran, son programme nucléaire et l’accord de Vienne totalement rejeté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
«Israël saura répondre à la menace iranienne»
Dans un entretien accordé au journal Libération, Amos Yadlin, un député travailliste et ex-major général ayant participé au bombardement du réacteur nucléaire irakien Osirak en 1981, met en garde lui aussi.
Pour lui, le régime iranien sponsorise toujours la terreur sur l’ensemble du Moyen-Orient en soutenant Bachar al-Assad et le Hezbollah, en prônant la destruction d’Israël et en niant la réalité de la Shoah. «Cela dit, prévient-t-il, ceux qui s’excitent ont tort. Parce qu’Israël est fort, très fort et nous ne sommes pas à Munich en 1938. D’une manière ou d’une autre, nous saurons nous adapter et répondre à la menace iranienne.»
Dans une formule qui laisse autant penser à une temporisation qu’à la possibilité d’une frappe préventive tant redoutée par les Etats-Unis, il ajoute «si l’Iran continue sur cette voie en vue de se doter d’une arme nucléaire, nous nous sentirons libres d’exercer notre droit à l’autodéfense. Mais nous n'en sommes pas encore à ce stade.»
En tournée au Moyen-Orient pour rassurer les alliés traditionnels que sont Israël et l'Arabie Saoudite, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a confirmé que la situation demeurait tendue. «L'une des raisons pour lesquelles cet accord est bon, a-t-il dit, est qu'il n'empêche en rien le maintien d'une option militaire américaine dans le cas où l'Iran chercherait à se doter de la bombe. Nous préservons et améliorons continûment cette option.»
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