"Les Palestiniens ont-ils le droit de survivre ?" : une vente d'armes américaines à Israël suscite le trouble à Washington
L'administration Biden a, peu de temps avant la reprise des bombardements à Gaza, approuvé une vente d’armes à Israël, à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars.
C'est un contrat qui fait débat aux États-Unis, alors que les violences font rage au Proche-Orient : le 5 mai dernier, soit cinq jours avant le début des hostilités, le congrès américain a été informé d'une vente d’armes à Israël, approuvée par l'administration Biden. Un contrat à 735 millions de dollars, pour livrer des bombes de précision. L'information a été révélée lundi 17 mai par le Washington Post (article en anglais), qui précise que les élus américains disposent de deux semaines pour s’opposer, s’ils le souhaitent, à ce contrat.
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L'information tombe au moment où, au sein du camp démocrate et à gauche, de plus en plus de voix s'élèvent pour que Joe Biden réclame d’une manière plus forte l'arrêt des hostilités. Le président américain s'est entretenu pour la troisième fois en dix jours avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, il a exprimé son "soutien" à un cessez-le feu, a indiqué la Maison Blanche, dans un compte-rendu à la tonalité très prudente.
Colère de certains élus de gauche
Le sénateur indépendant Bernie Sanders a repris le slogan "Black Lives Matter" en l’adaptant, pour dire que les vies palestiniennes comptent. La très médiatique représentante de New York au Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez, place Joe Biden devant ses responsabilités : "Les États-Unis doivent reconnaitre leur rôle dans l’injustice qui est faite aux Palestiniens et cette violation des droits de l’homme. Le président a dit cette semaine qu'Israël avait le droit de se défendre, c’est un sentiment partagé ici à la chambre des représentants. Mais je pose cette question : les Palestiniens ont-ils le droit de survivre ?"
Le bombardement à Gaza par l'armée israélienne du bâtiment abritant les bureaux de l'agence de presse américaine AP a encore accentué la colère de ces élus démocrates, même si traditionnellement, leur parti est plutôt soutien d'Israël. Joe Biden est dans l’embarras et son administration bloque pour l'instant toute déclaration commune du Conseil de sécurité des Nations unies.
Chaque année, les États-Unis versent près de quatre milliards de dollars d'aide militaire à l'État hébreu.
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