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Israël: l’arabe ne serait plus une langue officielle du pays
La commission ministérielle israélienne des lois a approuvé, le 7 mai 2017, un projet controversé définissant l'Etat d'Israël comme le «foyer national du peuple juif». Avec ce texte, l’arabe perdrait sa place de langue quasi-officielle.
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Quelle est la langue officielle d’Israël? Il n’existe à ce jour aucune loi qui le définit noir sur blanc. Du temps de la Palestine mandataire, il y avait trois langues officielles, l'anglais, l'hébreu et l'arabe. Avec la création de l'Etat d'Israël en 1948, l'anglais a cédé la place à l’arabe et l’hébreu pour les documents officiels sans qu’aucun texte ne soit voté.
«L’identité juive»
Le projet de loi élaboré par le député Avi Dichter (Likoud-Droite) et ancien chef des services de sécurité intérieure est clair. Il stipule qu’Israël est «l’Etat-nation du peuple juif» avec Jérusalem pour capitale et l’hébreu comme seule langue officielle.
Le texte précise aussi que le droit à l’autodétermination est réservé au peuple juif. «C’est le moyen de fixer dans la loi notre identité nationale tout en restant un Etat démocratique», souligne l’initiateur du projet qui a la bénédiction du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Un «statut spécial» pour l'arabe
La langue arabe parlée par près de 20% d'Israéliens perdrait ainsi son statut officiel et ne serait plus une langue officielle de l’Etat. Le projet de loi lui prévoit «un statut particulier» censé préserver une langue reléguée officiellement au second plan. Les détracteurs considèrent que ce projet de loi adopté par le gouvernement va à l’encontre de la démocratie et institutionnalise les discriminations.
Cette loi «nous transforme légalement en citoyens de seconde zone» s’insurge le député Ayman Odeh, chef d’une alliance arabe au Parlement.
Le projet de loi sera présenté devant le Parlement dans les deux mois à venir, comme l'a précisé le Premier ministre.
Benjamin Netanyahu s'attend «à ce que tous les partis sionistes le soutiennnent», rapporte The Times of Israel.
Benjamin Netanyahu s'attend «à ce que tous les partis sionistes le soutiennnent», rapporte The Times of Israel.
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