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Israël : la culture est-elle menacée par la censure ?

Le nouveau gouvernement israélien de droite menace de revoir le financement public de deux théâtres arabes israéliens. Les sanctions annoncées par deux ministres provoquent la colère de nombreux artistes qui s’inquiètent pour la liberté d’expression.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Miri Regev, ministre israélienne de la Culture  (Reuters/ Amir Cohen)

Des centaines d'acteurs, de metteurs en scène et de producteurs israéliens se sont réunis d’urgence le 14 juin 2015 pour protester contre les agissements du nouveau gouvernement  qui veut couper les subventions à des artistes jugés politiquement incorrects.

La ministre de la Culture, Miri Regev, a mis le feu aux poudres en menaçant de couper les subventions à un théâtre pour enfants de Jaffa, au sud de Tel-Aviv. 
Son directeur, Norman Issa, un Arabe israélien, refusait de se produire devant des colons israéliens en Cisjordanie occupée. «Je ne soutiendrai pas les institutions culturelles qui attentent à la légitimité et promeuvent le boycott d’Israël», assène l’ex-général de l’armée, membre du Likoud.
 
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Le ministre de l’Education monte aussi à la charge. Naftali Bennet a décidé de couper le financement public prévu pour Temps parallèle, une pièce montée par une troupe arabe de théâtre de Haïfa. Le spectacle ouvert aux écoliers est inspiré de l’histoire d’un Palestinien, condamné à la prison à vie pour l’enlèvement et l’assassinat d’un soldat israélien en 1984.

«Les citoyens israéliens ne vont pas financer des pièces qui tolèrent le meurtre des soldats», précise le chef du parti d'extrême droite Foyer juif.  
 
Sanctions et inquiétude
De nombreux artistes ont exprimé leur inquiétude face à ces sanctions qui visent les personnalités culturelles dont les positions et l’œuvre ne correspondent pas avec les vues des ministres.

Dans une pétition intitulée Liste Noire, ils assurent qu'ils continueront «à faire face à la réalité, à exprimer nos opinions et à obéir à notre conscience, même si vous exigez que nous en payons le prix». Le directeur artistique du prestigieux théâtre Khan à Jérusalem va plus loin encore et propose la grève de toutes les institutions culturelles en cas de censure.

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