Cet article date de plus de trois ans.

Accord de gouvernement sans Benyamin Nétanyahou en Israël : ses partisans n'y croient pas, ses opposants sabrent le champagne

Comme tous les samedis soir depuis plus d'un an, des opposants à "Bibi" se sont rassemblés devant sa résidence pour manifester et réclamer son départ. Dans les quartiers qui lui sont plus favorables, les partisans de Nétanyahou ont exprimé leur déception. 

Article rédigé par Rémi Brancato
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Benyamin Nétanyahou le 19 mai 2021.  (SEBASTIAN SCHEINER / POOL)

Une page est peut-être en train de se tourner en IsraëlLe chef de l'opposition, Yaïr Lapid, est parvenu mercredi 2 juin à arracher in extremis un accord pour former un gouvernement sans l'actuel Premier ministre, Benyamin Nétanyahou. "Bibi", comme le surnomment les Israéliens, pourrait perdre son poste dans les prochains jours après plus de dix années au pouvoir. Ce futur gouvernement de coalition doit encore obtenir le vote de confiance du Parlement, mais en attendant les opposants à Nétanyahou ont célébré cette première victoire. 

Champagne en pleine nuit devant la résidence de "Bibi" 

Dès l’annonce de cet accord aux alentours de 23h30, les anti-"Bibi" se sont rassemblés devant sa résidence officielle à Jérusalem. Depuis un an et demi, ils manifestent tous les samedis soirs. Ils ont été parfois des dizaines de milliers. Ce mercredi soir, sur les coups de minuits, ils ne sont qu'une quinzaine mais avec une coupe de champagne à la main. "Nous fêtons ce changement après 12 ans d'un gouvernement corrompu", lance une femme. 

"Ce n’est pas que la gauche ou la droite, beaucoup de personnes voulaient qu’il s’en aille", poursuit une manifestante qui rappelle que le Premier ministre est empêtré dans trois affaires de corruption. "Après le Covid, les gens n’avaient plus d’argent, ils étaient au chômage et au milieu de cette pandémie, il a demandé un remboursement d’impôts d’un million de shekels." 

"Nous venons de vivre une grande guerre, sans aucune raison si ce n’est pour empêcher le Premier ministre Nétanyahou d’aller en prison".

Une manifestante

à franceinfo

Ces récents combats avec la Palestine ont particulièrement inquiété Ofra, très mobilisée dans le mouvement anti-Nétanyahou. Un de ses quatre enfants est actuellement en service militaire. "Il est stationné près de Gaza et j’ai cru que Bibi allait l’envoyer dans Gaza ! J’étais complétement effrayée et après ils disent que je suis une traîtresse ? Il doit partir ! " Pour valider un possible départ du chef du gouvernement, le Parlement doit voter prochainement pour approuver la future coalition. 

Les partisans de Nétanyahou dépités

Au marché de Mahane Yehuda, le fief des pro-Nétanyahou dans le centre de Jérusalem, les commerçants sont unanimes. "Ce n’est pas bon, il était le plus sûr pour Israël." Dans son échoppe de jus de fruits, Frida n'arrive toujours pas à y croire. "C’est trop triste, nous sommes en sécurité ici mais désormais c’est effrayant, explique cette femme qui a quitté New York il y a dix ans pour s'installer ici. Sa fille devait d'ailleurs la suivre bientôt "mais hier soir quand elle a vu qu’ils avaient signé, elle a dit 'j'arrête'".

Frida se dit inquiète pour l'avenir avec cette possible coalition : "Regardez tout ce qu’ils ont promis aux Arabes, ils leur ont donné tellement de choses !"

"Nous savons ce qui va se passer, petit à petit ils seront de plus en plus nombreux et nous serons hors-jeu."

Frida, pro-Nétanyahou

à franceinfo

L’espoir pour les pro-Nétanyahou, c’est que ce futur gouvernement ne voit en fait jamais le jour. De toute façon pour Dany, il ne durera pas : "À la première décision stratégique, une guerre ou un événement sécuritaire, ils vont se séparer, car il y a des gauchistes et des Arabes. Je ne leur donne pas 100 jours."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.