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Israël et le Hamas acceptent un nouveau cessez-le-feu

L’armée israélienne indique ce lundi soir que la fin de l’opération à Gaza n’est pas à l’ordre du jour. Dans le même temps, l’Egypte affirme avoir obtenu 72 heures de cessez-le-feu. Des tensions se font de plus en plus sentir à Jérusalem.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Un homme a retourné ce bus avec une pelleteuse tuant un Israélien à Jérusalem © Reuters- Ammar Awad)

Il faut rester très prudent, car toutes les précédents trêves ont été rompues au bout de quelques heures. L'Egypte annonce ce lundi soir avoir négocié un cessez-le-feu entre Palestiniens et Israéliens. Accord confirmé par un responsable israélien qui affirme qu'Israël a accepté la proposition égyptienne de cessez-le-feu.

Une trêve de 72 heures qui devrait débuter à 5h (GMT) mardi. "Nous acceptons de commencer à mettre en oeuvre l'initiative égyptienne. Si le cessez-le-feu est respecté, aucune présence des forces (israéliennes) ne sera nécessaire dans la bande de Gaza ", a dit ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Le Hamas d'accord

Peu après, le Hamas a indiqué qu'il acceptait également la proposition faite par les Egyptiens, présents à Gaza depuis samedi soir. "Le Hamas vient de faire part à l'Egypte de son acceptation d'une période de calme de 72 heures ", a indiqué son porte-parole.

La Maison Blanche reste sur ses gardes et a demandé à ce que le Hamas tienne désormais ses engagements. "Il appartient au Hamas de démontrer qu'il respectera le cessez-le feu ", a déclaré Antony Blinken, directeur adjoint du Conseil de sécurité nationale de Barack Obama.

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Une délégation palestinienne formée par Mahmoud Abbas se trouvent actuellement au Caire. Elle est composée par des membre du Hamas, du Djihad islamique et du Fatah. Ils se seraient tous mis d'accord sur une position commune en vue d'éventuelles négociations avec Israël. Cette trêve permettrait aux Israéliens et aux Palestiniens de débuter les négociations. D'après l'Egypte, Israël aurait accepté d'envoyer une délégation pour entamer les négociations. Elle est attendue mardi au Caire.

L'armée israélienne maintient ses troupes

Peu avant, l'armée israélienne avait déclaré avoir détruit "tous les tunnels repérés ", mais avoir encore "beaucoup de missions à Gaza ". "Nous ne partons pas, nous restons dans la bande de Gaza, il y a encore beaucoup d'autres missions à terminer ", a déclaré Moti Almoz, le porte-parole de l'armée à la chaîne israélienne Channel-2. La destruction des tunnels était pourtant la principale raison donnée par l’Etat hébreu pour attaquer l’enclave palestinienne contrôlée par le Hamas. "Ce n'est pas parce que nous parlons de la fin de la mission contre les tunnels, que nous parlons de la fin de l'opération à Gaza ", a-t-il insisté.

 

Peu avant, faisant fi des appels internationaux au cessez-le-feu, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclarait que l’offensive se poursuivrait  jusqu'au "rétablissement de la sécurité " pour les Israéliens. La France s’est clairement positionnée ce lundi. François Hollande a appelé l’Europe à "agir " contre les "massacres " perpétrés à Gaza.  

Reportage à Beït Hanoun, au nord de Gaza, où les habitants ont découvert pendant la courte trêve, des scènes de chaos (Etienne Monin)

Tensions à Jérusalem

Au-delà de Gaza, l’atmosphère devient de plus en plus lourde en Israël, et notamment à Jérusalem, où de violents incidents se multiplient. L’envoyé spécial de France Info, Benjamin Illy, en Israël raconte qu’en 24h, l’air a changé dans la ville trois fois sainte. "Même éloignée de la ligne de front, Jérusalem s’embrase avec, notamment, des émeutes ce lundi matin sur le Mont du temple ". Des centaines de Palestiniens masqués ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre.

"Je suis triste de voir ce pays sombrer" (un témoin du meurtre d’un soldat israélien à Jérusalem)

Dans la matinée, la police a abattu un homme qu’elle qualifie de "terroriste ". Il était soupçonné d’avoir été à l’origine d’une attaque à la pelleteuse qui a renversé un bus et tué un passant. Dans l’après-midi, un étudiant a été, selon les autorités israéliennes, la cible d’un attentat devant l’université hébraïque. "On était arrêté à ce feu rouge ", raconte un témoin croisé par France Info, "on a entendu deux, trois coups de feu. On s’est tourné et j’ai vu un soldat allongé par terre qui se tenait le ventre et qui criait ".

  (Devant l'Université hébraïque de Jérusalem où un soldat a été tué ce lundi © Radio France-Benjamin Illy)

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