Israël a proposé un coup de frein à la colonisation, excluant Jérusalem, d'où un rejet de la part des Palestiniens
L'exclusion de Jérusalem-est de l'offre israélienne condamne toute chance de reprise du processus de paix avec les Palestiniens, ces derniers ayant jugé cette question non négociable mercredi.
De leur côté, les Etats-Unis avaient réagi favorablement à la proposition d'Israël qui, pour Hillary Clinton, "aide à avancer vers la résolution du conflit".
Au départ, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi un moratoire de 10 mois sur les nouvelles constructions en Cisjordanie, mais il a exclu "toute limitation de la construction" à Jérusalem-est annexée, où vivent 200.000 Israéliens, comme le réclament les Palestiniens.
Du coup, une fin de non-recevoir a été opposée au gouvernement israélien. Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, en visite officielle au Chili avec le président palestinien Mahmoud Abbas, a répondu que l'annonce du dirigeant israélien ne "fait pas avancer le processus de paix" puisqu'"il n'y a rien de nouveau dans le discours de M. Netanyahu". "Les colonies vont continuer en Cisjordanie et à Jérusalem et il y aura bien plus d'activités d'implantations à Jérusalem au cours des dix prochains mois que maintenant", a-t-il déploré.
De son côté, le chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a jugé que la position d'Israël sur les colonies "aide" à faire "avancer" vers la résolution du conflit israélo-palestinien.
Les Palestiniens réclament un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est avant de reprendre les négociations de paix, suspendues depuis près d'un an en dépit des efforts de l'administration américaine pour les relancer. Jérusalem-est a été conquis et annexé unilatéralement par Israël après la guerre des Six jours en 1967.
La déclaration de Benjamin Netanyahu "ne constitue pas un arrêt de la colonisation car Israël va poursuivre la construction de 3000 logements et de bâtiments publics en Cisjordanie et exclut Jérusalem", avait déclaré Saëb Erakat, avant même l'annonce officielle du Premier ministre israélien de suspendre les implantations en Cisjordanie. L'Etat hébreu doit "cesser toute activité de colonisation, y compris la croissance naturelle (dans les colonies), y compris à Jérusalem-est" afin de permettre la reprise des discussions de paix, a insisté le négociateur palestinien qui faisait alors une étape de sa tournée sud-américaine à Buenos Aires. "L'exclusion de Jérusalem (d'un gel de la colonisation) est un problème très, très sérieux pour nous. Israël doit arrêter de violer les lois internationales", a par ailleurs souligné le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, un modéré, lors d'une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie).
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