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Une milice menace d’exécuter les prisonniers saoudiens de Daech détenus en Irak

Les combattants de Hached al-Chaabi (Mobilisation populaire) lancent un ultimatum aux autorités irakiennes: «Ou vous exécutez les terroristes de Daech qui se trouvent en prison ou ne le ferons nous-mêmes.» Et de menacer de prendre d’assaut la prison de Nasiriyah. Dans leur collimateur : les combattants saoudiens de Daech détenus par Bagdad.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran (DR)

Les deux importants attentats en Irak revendiqués par Daech, qui ont tué près de 400 personnes, ont sorti les miliciens de Hached al-Chaabi (Mobilisation populaire) de leur relative discrétion. «Il y a actuellement 200 prisonniers Daech, étrangers et arabes, condamnés à mort et 2.500 terroristes (irakiens) dans les prisons. Ils coûtent un milliard de dinars par mois à l’Etat, cet argent doit aller aux familles des victimes», affirme dans une vidéo le chef de la milice Abbas, une unité de Hached al-Chaabi (lien en arabe). Et de menacer de prendre d’assaut la prison de Nasiriyah si le gouvernement n’exécute pas les terroristes condamnés à mort. «Les prisonniers (Daech) doivent être exécutés. Le ministère de la Justice affirme que personne ne sera exécuté tant que le décret n’est pas signé. Le Parlement doit organiser une session extraordinaire en urgence.»




Les miliciens de Hached al-Chaabi ne sont pas inconnus en Irak. Leur dernier fait d’armes est la libération de Falloujah. Les unités de la Mobilisation Populaire rassemblent des chrétiens, des sunnites, des yézidis, mais surtout des chiites. Créées en juin 2014, immédiatement après la prise de Mossoul par le groupe Etat islamique et suite à l’appel à la population de l’ayatollah Ali al-Sistani à prendre les armes pour combattre les «terroristes et défendre leur pays», les forces de MP compteraient aujourd’hui près de 80.000 volontaires. Elles ne dépendent pas de l’armée irakienne mais leur rôle ne cesse de croître. Tikrit, Ramadi et ensuite Falloujah, Bagdad compte sur ces milices dans son combat contre l’Etat islamique.


«Nous, les forces Abbas, nous nous dirigerons vers la prison de Nasiriyah. Nous dirons aux responsables : exécutez les condamnés les condamnés à mort (Daech) ou nous le ferons nous-mêmes. Il y a des émirs Daech de nationalité saoudienne et 45 terroristes qui ont commis des attentats qui sont dans cette prison depuis 2015», menace le chef de la milice.

Ce chantage aux autorités irakiennes intervient après les attentats mais aussi – et surtout – après les multiples déclarations de l’ambassadeur saoudien à Bagdad qui refuse la présence de l’organisation paramilitaire, financée selon lui par l’Iran, dans les régions sunnites et kurdes. 

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