Pour Téhéran, le diable se niche aussi dans les coiffures
Ces dernières années, les jeunes Iraniens étaient devenus de plus en plus accros à certaines audaces capillaires - coupes ébouriffées, mèches colorées - qui ont fini par irriter la frange conservatrice de la société. Elle leur reproche de ne pas être conformes aux préceptes de l'islam.
Le patron de l'Association iranienne des coiffeurs pour hommes s'est donc aussitôt fendu d'une déclaration annonçant que «les coupes de cheveux relevant du culte satanique sont désormais interdites». Mostafa Govahi, cité par l'agence Isna, n'est cependant pas entré dans le détail et n'a pas précisé quel type exact de coiffures est concerné par la mesure. Une chose est sûre néanmoins, les salons de coiffure qui accepteront encore de réaliser des coupes «en violation des règlements du régime islamique» sont menacés de se voir retirer leur licence. M. Govahi affirme avoir sa petite idée sur les officines déviantes et les a à l'oeil.
Pour être complet, ajoutons qu'il est également défendu depuis peu aux hommes de se faire tatouer, une tradition pourtant ancienne en Iran, d'aller au solarium et enfin de s'épiler les sourcils, un soin de beauté déjà très prisé des Iraniennes et devenu très tentant pour certains messieurs. «Na» (non en farsi) a décrété la corporation.
Un catalogue de coiffures conformes à la «règle islamique»
Il y a cinq ans déjà, le ministre iranien de la Culture avait validé un certain nombre de coupes de cheveux acceptables pour hommes. Vus comme les symboles d'une «mode décadante de l'Ouest», la queue de cheval ou le modèle Rockabilly avaient notamment été balayés de la liste autorisée. Dans un «journal des coiffures approuvées par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique» toujours disponible mais nécessitant une mise à jour après la nouvelle interdiction, des mannequins masculins posent rasés de près et portant une coupe courte, certaines légèrement stylisées avec du gel.
«Les coupes proposées s'inspirent du teint des Iraniens, de leur culture, de leur religion ainsi que de la loi islamique», expliquait à l'époque et sans rire Jaleh Khodayar, en charge du Festival de la pudeur et du voile organisé à Téhéran en juillet 2010.
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