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L’Iran se dit prêt à collaborer avec les Etats-Unis pour la paix et la sécurité
Alors que le suspens perdure autour des négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, la vice-présidente de la République islamique doute qu’en cas d’accord les relations avec les Etats-Unis deviennent amicales. Dans le même entretien accordé au journal «Le Monde», elle affirme pourtant qu’une collaboration pour la paix et la sécurité dans la région est possible sur nombre de questions.
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La dernière ligne droite des négociations de la dernière chance sur le nucléaire iranien semblent souffler un vent nouveau sur l’administration iranienne. Une fois n’est pas coutume, c’est une femme, Massoumeh Ebtekar, vice-présidente iranienne, chargée également des questions d’environnement, qui s’est chargée de répondre à l’envoyée spéciale du quotidien Le Monde sur les questions délicates du moment : le dossier nucléaire, les relations avec Washington et l'environnement.
Plus classiques cependant, et plus attendues, ses réponses confirment la proverbiale capacité de la diplomatie iranienne à souffler le chaud et le froid dans un même discours.
«Un dialogue très précieux en soi»
Dans cet entretien, elle s’est félicité «du dialogue très précieux en soi» en cours sur un contentieux qui dure depuis des années, mais «je ne crois pas pour autant, a-t-elle dit, que les relations entre les Etats-Unis et l’Iran deviendront amicales, car il existe une longue histoire de différends».
Au nombre de ces différends, elle cite l’aventurisme des Américains en Afghanistan et en Irak, les accuse d’attiser les conflits entre sunnites et chiites et leur reproche un soutien sans faille au «régime sioniste».
Pour elle, «ces choses ne peuvent être oubliées en une seule nuit» mais, ajoute-t-elle, «si les Etats-Unis cherchent à instaurer la sécurité et la paix dans la région, nous pouvons collaborer sur nombre de questions».
Relation amour-haine avec le «Grand Satan»
Pourtant, un peu plus loin, elle affirme ne pas croire à la détermination des Etats-Unis à lutter contre les djihadistes salafistes de l’Etat islamique. Accréditant même les théories complotistes, elle avance pudiquement que «beaucoup, ici, se demandent si Daech n’est pas un produit des services de renseignement américains dans le but de créer de l’insécurité dans le monde et des conflits dans les pays musulmans».
Une illustration de la relation amour-haine qu’entretient l’Iran avec le «Grand Satan» américain depuis plus de trente-cinq ans.
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