L'Iran toujours opposé à tout contact sportif avec Israël
L'ayatollah Ali Khamenei a réaffirmé l'opposition de la république islamique à toute rencontre entre sportifs iraniens et israéliens, un mois et demi après les Jeux olympiques de Tokyo.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé samedi 18 septembre son refus de tout contact entre athlètes iraniens et israéliens, lors d'un discours prononcé devant les médaillés iraniens qui ont participé cet été aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo.
L'Iran, ennemi juré d'Israël, ne reconnaît pas l'Etat hébreu et a fait de son soutien à la cause palestinienne un pillier de sa politique étrangère depuis la révolution islamique de 1979. Pendant des années, des sportifs iraniens se sont arrangés pour éviter de rencontrer des Israéliens en compétition en se faisant disqualifier ou en fournissant des certificats médicaux témoignant d'une inaptitude.
Lutter contre les sanctions internationales
"Un athlète iranien digne de ce nom ne peut pas serrer la main d'un représentant du régime criminel (israélien) pour obtenir une médaille", a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei, selon un extrait de son discours publié sur son site internet.
Évoquant les sanctions des instances sportives internationales à l'encontre des athlètes iraniens qui refusent d'affronter des sportifs israéliens, il a invité "le ministère des Sports et celui des Affaires étrangères ainsi que l'autorité judiciaire à utiliser les moyens juridiques pour soutenir les athlètes du pays, ainsi que les athlètes musulmans d'autres pays, comme l'athlète algérien qui a été récemment sanctionné."
L'ayatollah Khamenei faisait allusion au judoka algérien Fethi Nourine, qui avait déclaré forfait aux Jeux olympiques de Tokyo pour ne pas avoir à affronter un adversaire israélien. Il a été suspendu le lendemain par la Fédération internationale de judo et son accréditation lui a été retirée.
Un précédent aux Mondiaux 2019
En octobre 2019 aux Mondiaux de Tokyo, le judoka iranien Saeid Mollaei, champion du monde, s'était incliné successivement en demi-finales, puis dans son combat pour une troisième place, se classant finalement cinquième. Il avait alors expliqué avoir subi des pressions des autorités iraniennes en ce sens, afin de ne pas combattre contre un Israélien en finale, en l'occurrence Sagi Muki, finalement médaillé d'or. Parti d'Iran, Saeid Mollaei défend depuis les couleurs de la Mongolie.
En conséquence, la Fédération internationale de judo (IJF) avait banni l'Iran de toutes ses compétitions jusqu'à ce que le pays "apporte de fortes garanties de son respect des statuts de l'autorité du judo mondial et que ses membres acceptent de combattre contre des Israéliens." Fin février 2021, le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait toutefois annulé la suspension "illimitée" infligée à l'Iran.
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