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"On voit bien que ni l'Iran ni les Etats-Unis ne veulent la guerre" : retrouvez les réponses à vos questions du chercheur Thierry Coville

Franceinfo a reçu Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l'Iris, afin de répondre aux questions des internautes. 

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Des manifestants se rassemblent devant le Capitole, à Washington (Etats-Unis), le 9 janvier 2020, pour protester contre une guerre avec l'Iran.  (STEFANI REYNOLDS / CONSOLIDATED NEWS PHOTOS / AFP)

Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis restent elevées, une semaine après la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani dans une frappe américaine. Mercredi 8 janvier, Téhéran a riposté en frappant deux bases militaires américaines en Irak, sans faire de victimes. Le même jour, un Boeing 737 à destination de Kiev (Ukraine) s'est écrasé peu après son décollage de l'aéroport de Téhéran, tuant 176 personnes, dont de nombreux ressortissants iraniens et canadiens. Mais selon le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, l'appareil a en fait été "abattu" par l'Iran, probablement par erreur. 

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Pour tenter d'y voir plus clair dans ce regain de tensions, franceinfo a organisé un chat avec le chercheur Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l'Iris. Il a répondu à vos questions sur cette crise entre les deux pays. 

@Edouard : Bonjour M. Coville. Comment sont nées les tensions entre les États-Unis et l'Iran ?

Thierry Coville : Cela commence en 1953 avec le coup d'Etat de la CIA et l'intelligence service anglais, pour écarter le Premier ministre iranien, Mohamed Mossadegh, qui vient de nationaliser la compagnie pétrolière britannique (actuelle BP). Le ressentiment iranien par rapport à ce coup d'Etat, qui conduit à la mise en place d'une dictature sous l'égide du monarque Mohamed Reza Pahlavi, est une des causes de la Révolution de 1979 et de la prise par l'Iran des otages à l'ambassade américaine.

@Salami28 : Le crash du Boeing est-il un accident de circonstances malheureux ou l'Iran voulait-il délibérément détruire l'appareil ?

Il faut rester prudent, mais je pense qu'il est impossible de croire que l'Iran a délibérément abattu cet avion. Il y avait beaucoup de passagers de nationalité iranienne à bord.

@Floorence : Quelles conséquences s'il s'avère que l'avion a bien été abattu par une roquette ? Des représailles ?

Dans le cas où c'est une erreur, il faut déjà qu'il y ait une enquête. Les Iraniens ont accepté que des équipes de recherche soient sur place pour vérifier ce qu'il s'est passé. S'il est prouvé que l'Iran a commis une erreur, il faut qu'on ait des explications sur ce qu'il s'est passé, et éventuellement des dédommagements.

@JH : Est-ce que l'affaire du Boeing n'est pas la clé de la sortie de crise ? Si l'Iran a engendré ce dramatique événement, même pas erreur, ne peut-il pas faire que profil bas dans les négociations de paix ?

Il faut rester prudent par rapport à ces événements, car on ne sait pas ce qu'il s'est passé pour le moment. Ce qui est important, c'est que l'Iran montre sa volonté de coopérer pour savoir ce qu'il s'est passé. Les tensions demeurent, il est encore trop tôt pour voir en quoi cet événement permettrait de diminuer ces tensions.

@Guy Marble : Pourquoi les autorités iraniennes mentent-elles systématiquement en donnant des bilans de 80 morts après le bombardement des deux bases américaines ? Merci.

L'assassinat de Qassem Soleimani a déclenché une immense émotion nationaliste en Iran, qui s'est traduite par ces centaines de milliers d'Iraniens qui ont manifesté lors de son enterrement. Soleimani est un héros national en Iran. Les principaux leaders du régime ont dit qu'il fallait se "venger". Dans ce contexte, on voit aussi que les Iraniens ont opéré une réponse graduée : ils ont attaqué militairement des bases américaines, mais sans, manifestement, vouloir de morts américains. Ce sont surtout les ultras en Iran qui ont annoncé ce chiffre de 80 morts.

@Jonathan : Peut-on avoir un regain de violences (pire que cette semaine) entre les Etats-Unis et l'Iran dans les jours, semaines ou mois à venir ?

Tout le monde est soulagé que le pire ait été évité, c'est-à-dire une guerre entre l'Iran et les Etats-Unis. Malheureusement, les conditions qui ont conduit à cette situation demeurent : les Etats-Unis appliquent une politique de "pression maximum" (notamment au travers des sanctions économiques) pour que l'Iran renégocie l'accord sur le nucléaire de 2015, son rôle dans la région et son programme balistique. Or, l'Iran refuse, et veut rester dans le cadre de l'accord de 2015. Les tensions récentes sont dues au fait que l'Iran est de plus en plus rentré dans un rapport de force avec les Etats-Unis, sans vouloir véritablement la guerre.

@Adrien : Quels sont les événements qui ont mené à la mort de Soleimani ? Merci.

L'Iran est dans une stratégie où ils essayent de rentrer dans un rapport de force avec les Etats-Unis, pour les forcer à reconsidérer leur politique de "pression maximum". Dans ce contexte, il y a eu une attaque d'une base militaire en Irak par une milice chiite proche de l'Iran et un Américain a été tué. En réponse, les Etats-Unis ont bombardé une base d'une milice chite en Irak et tué 25 combattants.

Ensuite, les milices chiites irakiennes ont pénétré dans l'ambassade américaine à Bagdad (le 31 décembre), sans qu'il y ait de victimes. On peut penser que Donald Trump ait considéré dans ce cas qu'il y avait des lignes rouges (dans le cas présent, la mort d'un Américain) à ne pas franchir.

@mimi77 : Pourquoi le président Trump qualifie Qassem Soleimani de terroriste ? Il a pourtant toujours combattu Daech.

Du côté iranien, l'émotion suscitée par la mort de Qassem Soleimani est d'abord liée au fait que pour eux, Soleimani est celui qui les a sauvés par rapport à l'Etat islamique en combattant cette entité en Irak et en Syrie. A l'été 2014, l'EI, quand il est rentré en Irak, s'est approché des frontières iraniennes. C'est notamment Soleimani qui a organisé la résistance à l'EI en Irak, alors que les pays occidentaux, à l'époque, n'ont pas bougé. Soleimani est un militaire, on ne peut pas le qualifier de terroriste, même s'il a participé à l'insurrection des milices chiites en Irak après l'invasion américaine en 2003.

@jn02 : Comment se fait-il que les bases américaines aient pu être frappées par des missiles ? Il me semble que les Etats-Unis disposent de systèmes de défense antimissiles performants. N'y aurait-il pas eu un "accord tacite" entre les deux pays pour faire chuter la tension montée très haut ?

Je ne suis pas du tout spécialiste des questions militaires, mais d'après ce qu'on sait il y a eu effectivement un avertissement de l'Iran à l'Irak qu'il allait frapper les bases américaines en Irak. A partir de là, on peut penser que l'Irak a pu prévenir les Etats-Unis. On peut parler d'une volonté des deux pays de faire baisser la tension.

@Maxence : Doit-on craindre une 3ème guerre mondiale ?

Les tensions sont fortes, pour les raisons qu'on vient d'expliquer. Par contre, on voit bien aussi qu'aucun des deux pays ne veut la guerre.

Dans ce qu'il vient de se passer, les Iraniens ont attaqué les bases américaines en Irak en prévenant à l'avance les Irakiens, ce qui démontre qu'ils ne voulaient pas de morts américains.

Thierry Coville

dans le live de franceinfo

La réponse de Donald Trump, mesurée, montre qu'il a compris que les Iraniens ne voulaient pas la guerre.

@Lili : Pourquoi tout le monde a peur d'une guerre alors que nous savons tous que le rapport de force Etats-Unis / Iran est complètement disproportionné ? (...) Dans le cadre d'une guerre, en deux jours maximum, l'Iran sera défait...

On est passé pas loin d'une guerre ces derniers jours. Heureusement que les deux pays ont montré une certaine mesure dans leur réponse.

Ce qui fait peur, c'est que le conflit ne durerait pas deux jours, parce que l'Iran est beaucoup plus grand que l'Irak. Le conflit deviendrait régional. Je pense que ce qui inquiète c'est que tout le Moyen Orient pourrait rentrer dans la guerre et il faudrait gérer les conséquences, comme on l'a vu avec l'Irak, de l'après. Même si on peut penser qu'à la fin les Etats-Unis gagneraient, on pourrait se retrouver avec un Moyen Orient encore plus instable.

@Question : Même si l'Iran est incapable de frapper militairement le territoire américain, est-il possible qu'il organise des attentats ?

L'Iran a changé depuis les années 1980, où les Iraniens utilisaient le terrorisme comme arme militaire. Les dirigeants iraniens, par leur attaque contre les bases américaines, ont voulu envoyer comme signal que c'est l'armée iranienne qui attaquait l'armée américaine. Par contre, on ne peut pas écarter la possibilité d'actes terroristes dans le cas d'un conflit total touchant tout le Moyen-Orient.

@Ewenwes : Pourriez-vous m'éclairer sur la suite probable des événements ?

Les causes qui ont conduit à ces tensions restent. La seule possibilité que les tensions diminuent véritablement est que les Etats-Unis et l'Iran se parlent directement. Les Iraniens ont dit depuis plusieurs mois qu'ils sont prêts à discuter avec les Américains si les sanctions sont supprimés et qu'ils reviennent dans le cadre de l'accord de 2015. L'assassinat de Soleimani a quand même conduit à une grande colère en Iran, mais il ne faut pas négliger la possibilité d'une discussion.

@Steph85 : Dans le cas où un conflit se déclencherait (je n'ose pas employer le mot guerre) entre l'Iran et les Etats-Unis, quels seraient les alliés de chaque partie ? Merci.

Les dirigeants iraniens travaillent depuis des années sur le concept de "guerre asymétrique".

Ils savent qu'ils ne font pas le poids sur le plan de l'armée conventionnelle avec les Américains.

Thierry Coville

dans le live de franceinfo

Cela signifie qu'ils ont développé des alliances (Hezbollah au Liban, milices en Irak et en Syrie et Huthis au Yémen) dans la région pour avertir qu'en cas de conflit avec l'Iran, toute la région sera touchée. On peut également penser que la Chine et la Russie soutiennent l'Iran mais ne rentreront pas directement dans un conflit, diplomatiquement.

En face, on peut parler d'une alliance Etats-Unis, Israël, Arabie saoudite, Emirats arabes unis. Cependant, ces deux derniers pays ont essayé de rétablir des contacts avec l'Iran ces dernières semaines car ils ont compris qu'ils seraient directement touchés en cas de conflit.

@Laëti : Quelle place occupe la France en tant qu'alliée face aux conflits actuels ? Quels engagements politiques doit-elle ou devra-t-elle défendre ?

La France est signataire de l'accord de 2015. Personnellement, je pense que la France et l'Allemagne et le Royaume-Uni auraient du faire plus pour s'opposer aux sanctions américaines qui sont extra-territoriales. Ce sont ces sanctions qui ont conduit aux tensions actuelles. Les Européens devraient plus marquer leurs différences par rapport à la politique iranienne actuelle des Etats-Unis.

@Jérémie : Quel est l'enjeu pour l'Arabie saoudite ?

Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, l'Arabie saoudite est rentrée dans un conflit "larvé" contre l'Iran : opposition à l'accord sur le nucléaire de 2015, soutien aux groupes extrémistes sunnites en Syrie. L'Arabie saoudite voit avec une grande inquiétude le développement de l'influence de l'Iran dans toute la région et pense que cette influence doit être stoppée.

@Eric : Quel(s) rôle(s) peut avoir la Russie (et la Chine) dans ce conflit ?

Par rapport à l'accord de 2015, la Russie et la Chine vont jouer un rôle clé pour inciter l'Iran à rester dans l'accord. La Chine est le seul pays qui continue d'acheter du pétrole à l'Iran (contrairement aux Européens) et la Russie développe ses échanges économiques et financiers avec l'Iran. Par ailleurs, on sent bien que la Chine et la Russie sont à la fois écoutées en Iran et aux Etats-Unis. Ils pourraient jouer un rôle diplomatique clé dans les prochaines semaines.

@Samy : Pensez-vous que les menaces d'attaque contre Israël faites pas l'Iran sont réalistes ?

Depuis la révolution de 1979, la République islamique d'Iran s'est effectivement positionné comme un ennemi d'Israël. Il y a régulièrement des déclarations des ultras en Iran, menaçant de détruire Israël. D'un autre côté, les modérés en Iran ne sont pas sur cette ligne et on voit bien que les dirigeants iraniens savent qu'ils n'ont rien à gagner d'un conflit ouvert avec Israël.

@JBA : Peut-on considérer que l'accord sur le nucléaire iranien est définitivement enterré après les déclarations iraniennes et malgré le fait que plusieurs pays y soient toujours attachés ? 

Cet accord existe toujours et, maintenant, seuls les Etats-Unis se sont officiellement écartés. Il est vrai que l'Iran, depuis juin 2019, applique une stratégie nouvelle qu'il qualifie de "less for less", ce qui signifie que, face aux sanctions américaines, il se désengage progressivement de cet accord. Mais ils ont toujours dit que si ces sanctions étaient levées, il reviendrait dans l'accord. Cet accord, c'est le droit international, mais il faut d'abord qu'il soit respecté.

@Acinonyx : Pouvez-vous nous rappeler ce que prévoyait cet accord et pourquoi les Etats-Unis s'en sont écartés ?

A travers cet accord, l'Iran donne des garanties que son programme nucléaire ne deviendra pas militaire. L'Agence internationale de l'énergie atomique a été chargée de vérifier que l'Iran tenait ses engagements, ce qu'il faisait. Pourquoi Donald Trump a-t-il décidé de sortir de cet accord, validé par une résolution des Etats-Unis, alors que l'Iran tenait ses engagements ? Plusieurs hypothèses : la volonté de revenir sur l'héritage d'Obama, la volonté d'aller dans le sens du parti républicain américain qui n'a pas oublié l'affaire des otages de 1979 et un lobbying d'Israël, de l'Arabie saoudite qui étaient contre cet accord de 2015.

@youi : Pourquoi tout allait bien entre l'Iran et les USA, lorsque Obama était au pouvoir ? Comment en est-on arrivé à une telle situation ?

On ne peut pas dire que tout allait bien, mais Obama et son gouvernement ont fait beaucoup d'efforts pour négocier cet accord sur le nucléaire de 2015. Les tensions actuelles sont malheureusement la suite logique de la décision de Donald Trump de sortir de l'accord en mai 2018, alors que l'Iran respectait cet accord.

@malotru : Concernant l'Iran, dans quelles mesures l'actuelle crise avec les États-Unis renforce la légitimité du pouvoir de la République Islamique quelques années après une importante contestation sociale fortement réprimée ?

L'émotion suscitée par l'assassinat de Soleimani a effectivement conduit à un sursaut nationaliste en Iran, qui s'est reflété par ces centaines de milliers de personnes dans les rues, pour l'enterrement du général iranien. Par ailleurs, les différents courants se sont réunifiés derrière la cause nationaliste. Effectivement, on peut penser que le pouvoir iranien est renforcé alors qu'il y avait de fortes contestations à l'intérieur même du pouvoir à la suite des manifestations à la répression qui a conduit à des centaines de morts en novembre 2019.

@Raoul : On parle beaucoup des dirigeants iraniens et américains mais peu du peuple irakien. Je voudrais savoir comment le peuple irakien réagit à ça ?Y -t-il un sentiment d'union nationale ? Ou au contraire ces derniers événements fracturent les Irakiens entre pro-Iran et pro-américains ? 

Je suis surtout un spécialiste de l'Iran et pas de l'Irak. Depuis la chute de Saddam Hussein causée par l'invasion américaine en 2003, l'Iran a développé une politique visant à accroître son influence en Irak. Elle bénéficie d'une forte alliance avec les partis politiques chiites (les Chiites représentant la majorité de la population en Irak). L'influence de l'Iran a même été renforcée à travers l'aide qu'elle a apporté pour la lutte contre Daech en Irak.

Par contre, ces derniers mois, on a vu d'importantes manifestations en Irak, notamment de la part des chiites, pour protester contre l'influence excessive de l'Iran. Or, suite à l'assassinat de Soleimani, les chiites irakiens se sont rassemblés et ces manifestations semblent s'arrêter. Par contre, lors du vote au Parlement irakien concernant le retrait des troupes américaines, les députés sunnites et kurdes n'ont pas participé au vote. Les tensions inter-communautaires semblent s'accroître en Irak.

@Mat : L'Etat islamique va-t-il bénéficier de ce conflit pour reprendre des forces ?

On peut d'abord noter que le général Soleimani était un grand artisan de la lutte contre l'EI dans la région. Ensuite, les forces de la coalition chargées de lutter contre l'EI en Irak, ont arrêté leurs opérations suite aux tensions actuelles. Néanmoins, un véritable retour de l'EI impliquerait qu'il y ait une situation de chaos à la suite d'une guerre au Moyen Orient, on en est pas là.

@M : À force d'avoir peur d'une guerre, ne laissons-nous pas un régime dangereux se développer en Iran ?

Oui et non. On a en Iran une société civile en pleine modernisation depuis la révolution de 1979. Le taux de fécondité des femmes est passé de 6 à 2 aujourd'hui et les filles représentent la moitié des étudiants dans les universités.

Cette société civile veut la démocratie et le changement en allant voter. Tout ce qui ira dans le sens du renforcement de cette société civile peut conduire à une ouverture politique en Iran.

Thierry Coville

aux internautes de franceinfo

Par contre, on a des groupes "ultras" en Iran, qui ne croient pas à la démocratie. Dans ces groupes ultras, on peut nommer les Pasdarans, un certain nombre de courants politiques qu'on appelle conservateurs extrémistes. Ces groupes contrôlent en Iran les forces de sécurité et la justice. Dans les derniers mois, face aux troubles sociaux qui sont intervenus en Iran, ces groupes privilégient une réponse sécuritaire qui a conduit à la répression sanglante de novembre.

@Thibaud : Quelles seraient les concessions acceptables (ce que les deux parties sont vraiment prêtes à faire, et pas ce que tout le monde espère) pour chaque partie pour une désescalade et revenir au pire sur la situation de l'accord de 2015, au mieux sur une "normalisation" des relations ?

Je l'ai déjà dit, les Iraniens ont dit "on est prêt à discuter avec les Etats-Unis si les sanctions sont levées et qu'ils reviennent dans le cadre de l'accord de 2015". Les Iraniens sont aussi prêts à envisager des modifications marginales de cet accord, ce qui permettrait à Donald Trump d'annoncer à ses électeurs qu'il a renégocié cet "accord pourri". Le cadre d'une possible négociation existe, mais dans chaque camp il y a énormément de haine et de méfiance. Il y a également des éléments de politique intérieure qui font que chaque camp veut que cette rencontre puisse être considérée comme une victoire.

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