Irak : la crainte du viol et du rapt des femmes comme armes de guerre
A l’âge de trois ans, Christina a été enlevée par l’Etat islamique, alors que ses parents chrétiens fuyaient la ville de Qaraqosh. "Ça s'est passé ce matin. Quand ils nous ont mis dans le bus, ils ont vu qu'on avait notre fille avec nous... et ils l'ont prise ! Je les ai suppliés, suppliés pour qu'ils me laissent ma fille, mais il y en a un qui m'a dit : "Non ! Et si tu dis un mot de plus, je te tranche la gorge et on tue aussi ton mari"... Et ils ont emporté ma fille. Je ne sais pas pourquoi. Elle n'a que trois ans ! Aucun être humain ne peut faire ça ! " a témoigné vendredi sa mère Aïda, effondrée.
REPORTAGE | ►►► Irak : Christina, 3 ans, prisonnière des djihadistes
“On ne sait pas ce qu’ils vont faire avec elle. Ce que l’on vient de me dire c’est qu’ils risquaient de la vendre ” rapporte Faraj Benoit Camurat, président de l'ONG Fraternité en Irak, qui a rencontré les parents de la petite fille de trois ans.
"Un cran plus loin dans l'horreur"
“Il y a un père de famille dont la fille qui a trente ans a été enlevée de la même manière hier en quittant [la ville]. C’est la première fois que l’Etat islamique s’en prend de cette sorte à des familles chrétiennes d’une part, mais surtout, c’est une cran plus loin dans l’horreur, c'est qu'ils s'en prennent à une petite fille de trois ans. C’est un cran supplémentaire dans la barbarie”, explique-t-il, ajoutant que de tels actes n’étaient pas arrivés avant, en tout cas “pas de manière certaine ”.
“Maintenant c'est ce que toute le monde craint : le viol et le rapt, les enlèvements de femmes comme arme de guerre. Ca créé une psychose (...) Ce qu’il faut voir aussi c’est que les combattants à l’Etat islamique à Qaraqosh, on nous dit qu'ils ont 17 ans, [ce sont] des gamins avec des armes et des mitrailleuses. Et quand on pose la question : “ est-ce-qu’ils ont la longue barbe de l’Etat islamique ?”, on nous dit que non, parce qu’ils sont trop jeunes pour avoir une longue barbe ”, termine-t-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.