Intellectuellement limitée, Teresa Lewis, 41 ans, a été exécutée jeudi soir en Virgninie, aux Etats-Unis
Dotée d'un QI de 72 - à moins de 70, la Cour suprême US interdit les exécutions -, elle était devenue un symbole de la lutte contre la peine de mort.
Teresa Lewis, exécutée par injection mortelle à la prison de Greensville, à Jarratt, est la seule à avoir été condamnée à mort parmi les protagonistes d'un double meurtre qu'elle avait commandité.
Elle est la 12e femme exécutée aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976 contre 1.215 hommes mis à mort dans le pays sur la même période, dont 107 en Virginie, Etat le plus actif en la matière après le Texas. Elle est également la première femme exécutée en Virginie depuis 1912.
Le décès a été prononcé à 21h13 locales, selon le porte-parole des autorités pénitentiaires de l'Etat, Larry Traylor qui a précisé que ses derniers mots avaient été prononcés à l'attention de Kathy Clifton, la fille d'une des victimes: "Je veux juste que Kathy sache que je l'aime et que je suis vraiment désolée."
Au moment où le cocktail mortel de drogues lui était injecté, une trentaine de militants anti-peine de mort rassemblés près de la prison, ont fait retentir une cloche pour lui rendre hommage et souligner l'absurdité, selon eux, de la peine capitale. Brandissant des pancartes à l'effigie de Lewis, ils ont exigé un "moratoire" sur l'application de la peine de mort aux Etats-Unis.
Condamnée pour avoir été l'instigatrice des meurtres
Teresa Lewis avait avoué avoir laissé la porte de la caravane où elle vivait ouverte pour que ses deux complices, âgés de 19 et 22 ans, y pénètrent et tuent par balle son mari et le fils de celui-ci, un ancien combattant âgé de 25 ans. L'objectif était d'empocher les assurances-vie des deux hommes.
L'accusée avait rencontré ses complices au supermarché, l'un d'entre eux était devenu son amant et elle avait encouragé sa fille de 16 ans à entamer une relation avec le plus jeune. Tous trois avaient plaidé coupable du double meurtre. Seuls les deux auteurs avaient été condamnés à la prison à vie, Lewis ayant été considérée par le juge chargé de fixer sa peine comme l'instigatrice des meurtres.
Peu de temps après le procès, son amant avait avoué dans une lettre avoir manipulé Teresa Lewis. Elle était "exactement ce que je recherchais, une salope qui s'était mariée pour l'argent à qui j'allais faire facilement tourner la tête", avait écrit ce jeune homme qui voulait devenir tueur à gage et était doué d'une intelligence supérieure à la moyenne. Il s'est depuis suicidé en prison.
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