Le Premier ministre indien affirme qu'il a révoqué l'autonomie du Cachemire pour le "libérer du terrorisme"
Narendra Modi a estimé que le Pakistan s'était servi du statut spécial du Cachemire "comme d'une arme pour attiser le fanatisme" contre l'Etat indien.
L'Inde a révoqué l'autonomie de la partie du Cachemire qu'elle contrôle pour libérer du "terrorisme et du séparatisme" ce territoire himalayen à majorité musulmane revendiqué par le Pakistan, a affirmé jeudi 8 août le Premier ministre Narendra Modi lors d'un discours retransmis à la télévision. "J'ai la conviction que le peuple du Jammu-et-Cachemire (nom de l'Etat correspondant à partie du Cachemire contrôlée par l'Inde), après avoir vaincu le séparatisme, progressera vers de nouveaux espoirs et de nouvelles aspirations", a-t-il ajouté, qualifiant cette mesure d'"historique".
Narendra Modi a estimé que le Pakistan s'était servi du statut spécial du Cachemire "comme d'une arme pour attiser le fanatisme" contre l'Etat indien. Les nationalistes hindous ont également fait voter par le Parlement le démembrement de la région, qui donne naissance à deux entités administratives distinctes : le Jammu-et-Cachemire et le Ladakh.
Le Pakistan écarte l'intervention militaire
Le Pakistan, qui a déjà mené trois guerres face à l'Inde, dont deux autour du Cachemire, a qualifié lundi d'"illégale" cette décision, et expulsé l'ambassadeur indien à Islamabad. Il a annoncé jeudi qu'il écartait l'option militaire face à l'Inde, mais examinait des recours "politiques, diplomatiques et juridiques" contre sa mesure.
L'Inde a déployé des dizaines de milliers de paramilitaires en renfort depuis le début du mois au Cachemire, une région himalayenne parmi les plus militarisées du monde où elle comptait déjà près d'un demi-million de membres des forces de sécurité. Depuis dimanche, tous les moyens de communication sont bloqués, coupant la population du Cachemire indien du reste du monde. Ce black-out total imposé par les autorités indiennes vise à éviter un éventuel soulèvement de la population locale.
Dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté jeudi à la "retenue maximale" dans la crise, demandant à "toutes les parties" de "ne prendre aucune décision qui puisse affecter le statut" de cette région disputée.
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