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Immigration : l'île grecque de Kos, une autre porte d'entrée vers l'Europe

Ils sont des milliers à tenter de traverser la Méditerranée, au péril de leur vie, pour atteindre l'Italie. D'autres passent par la Turquie, et passent de Bodrum à l'île de Kos, à quelques kilomètres. Reportage d'Omar Ouahmane.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (L'île de Kos, autre porte d'entrée vers l'Europe © MaxPPP)

Bodrum, surnommée la Saint-Tropez turque il y a encore quelques années, est la dernière étape avant la Grèce, pour les candidats à l'exil. Depuis cette station balnéaire, on voit l'île grecque à l'oeil nu. Elle n'est qu'à quatre kilomètres.

L'île de Kos, autre porte d'entrée vers l'Europe. Reportage d'Omar Ouahmane (avec Fabienne Sintes)

Avant la traversée, côté turc, les migrants se font discrets. Ils sont en majorité syriens. Abdel est médecin, il a 32 ans. Il a fui Racca, à l'est de la Syrie, devenue capitale du groupe Etat islamique. "J'ai été témoin d'exécutions sommaires" , raconte-t-il. "Ma mère m'a dit : 'pars n'importe où et sauve ta vie'" Pour 1.000 dollars par personnes, il compte sur un passeur, syrien lui aussi, pour organiser son périple vers l'île de Kos.

Première étape : acheter un gilet de sauvetage, au cas où le bateau chavire. Dans le magasin, d'autres migrants expliquent avoir payé la même somme pour arriver en Grèce. Ils espèrent ensuite aller jusqu'en Allemagne, il leur en coûtera alors 7.000 euros, au moins.

100 à 300 migrants arriveraient chaque nuit sur l'île

Ce sont les chiffres de Médecins sans frontière. Ils s'entassent sur des canaux pneumatiques. Trente, quarante personnes par embarcation, avec des femmes et des enfants. Mais certains migrants ont refusé de payer des passeurs. Certains préfèrent traverser à bord d'un petit bateau à rames. Sur l'île de Kos, rien n'est prévu pour eux. Il n'y a aucun centre d'hébergement digne de ce nom, dans campements insalubres. Tous évoquent l'agressivité des policiers ou des garde-côtes.

Pour eux, l'île de Kos n'est qu'une étape. Ils visent le nord de l'Europe, notamment la Suède ou l'Allemagne. Mais pour pouvoir continuer leur parcours, ils doivent d'abord être enregistrés par la police grecque et obtenir un avis de non-expulsion. Ce document leur permet d'aller jusqu'à Athènes. Sauf que sur l'île, les autorités sont débordées par les demandes. Résultat : certains migrants sont bloqués sur l'île et dépensent leurs économies avant même d'arriver sur le continent européen.

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