Il est assigné en justice par l'Etat tchadien, qui lui demande 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts.
Le médecin Philippe van Winkelberg est aujourd'hui le seul membre de l'association à être assigné devant un Tribunal de grande instance.
Les six membres de l'Arche de Zoé avaient été condamnés à huit années de travaux forcés par le Tchad en 2008, et à verser 6,3 millions d'euros aux familles des enfants qu'ils avaient tenté de faire exfiltrer vers la France en 2007. Lorsque le régime tchadien avait décidé de grâcier les membres de l'association, il avait bien précisé que la question des dommages et intérêts, elle n'était pas réglée.
Aujourd'hui, l'avocate du docteur Philippe van Winkelberg juge que l'assignation devant le TGI de Digne-les-Bains par l'Etat tchadien est "scandaleuse". Au-delà de "la différence de traitement" entre les membres de l'Arche de Zoé, "la procédure est totalement bancale", a argué l'avocate, évoquant un possible renvoi.
Le docteur van Winkelberg s'est dit "catastrophé". Il a rappelé lors d'un entretien avec un journaliste de l'AFP que "L'Etat français (nous) avait demandé de ne pas faire appel du jugement pour que (nous) puissions regagner au plus vite la France". Selon lui, l'Etat s'était engagé à garantir le paiement. "J'ai pour témoin notamment le consul de France", a-t-il assuré.
Le Premier ministre François Fillon avait toutefois déclaré qu'il était "hors de question que le contribuable français paie six millions d'euros pour des erreurs que la France n'a pas commises".
Dans une autre procédure liée à une enquête de la justice française, les membres de l'Arche de Zoé feront bientôt face à un nouveau procès, à Paris, pour leur croisade humanitaire avortée. Eric Breteau et Emilie Lelouch comparaîtront pour escroquerie, aide à l'entrée et au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France et exercice illégal de l'activité intermédiaire en vue d'adoption. Philippe van Winkelberg et Alain Péligat seront aussi rejugés, mais seulement pour l'aspect immigration illégale.
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