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Vidéo Hongrie : à la frontière avec la Serbie, des barbelés et une milice pour décourager les migrants

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Hongrie : le rejet des réfugiés
Hongrie : le rejet des réfugiés Hongrie : le rejet des réfugiés (France 2 )
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

La Hongrie vote à l'occasion d'un référendum que le Premier ministre Viktor Orban veut transformer en plébiscite pour sa politique anti-migrants. France 2 s'est rendu à Asotthalom, à la frontière avec la Serbie.

Près du village d'Asotthalom, la frontière ressemble à une forteresse, avec une clôture de plusieurs mètres de haut et des barbelés. D'un côté se trouve la Serbie, de l'autre la Hongrie, et au milieu des dizaines de réfugiés bloqués depuis des semaines. Comme le reste du pays, les habitants de cette commune hongroise sont appelés à voter, dimanche 2 octobre, à l'occasion d'un référendum que le Premier ministre Viktor Orban veut transformer en plébiscite pour sa politique anti-migrants.

Dans ce village, une milice citoyenne, payée par la municipalité, travaille main dans la main avec la police et l'armée. "On défend notre patrie et on défend aussi toute l'Europe", explique Zoltan Saringer, milicien, à France 2. A peine formés, ils portent une arme à la ceinture. "Les armes, c'est pour notre autodéfense, poursuit-il. On a aussi une carabine, mais quand on chasse les réfugiés, on prend le pistolet."

Une milice portée par le maire

Derrière leur discours guerrier se cache le maire d'extrême droite d'Asotthalom : Laszlo Toroczkai. Il y a un an, il avait diffusé un clip mettant en scène sa milice. Le message était adressé aux réfugiés qui voulaient passer par la Hongrie et son village. Aujourd'hui, Laszlo Toroczkai se félicite de l'efficacité de la clôture, la seule réponse selon lui à la crise migratoire qui a touché l'Europe et la Hongrie il y a maintenant un an.

Dans les villages voisins, tous les habitants ou presque plébiscitent ce discours. Rares sont les voix qui dénoncent le discours xénophobe ambiant. "[Les autorités] créent ce genre de conditions déplorables, tout simplement pour décourager les gens de demander l'asile, estime Marta Parfdavi, du Comité Helsinki, une ONG qui vient en aide aux migrants. Les responsables politiques européens doivent rappeler qu'il y a des règles de base, des valeurs fondamentales qu'il faut respecter, sinon l'idéal européen est perdu."

Une deuxième clôture en projet

Mais la Hongrie n'a que faire des critiques de Bruxelles. Le pays continue de se barricader. Une deuxième clôture doit bientôt être construite, le long de la première, pour rendre la frontière avec la Serbie encore plus hermétique.

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