Homosexuels en danger en Tunisie : "L'Etat entre dans le jeu des islamistes"
Depuis quelques jours, Hedhi Sahly respire. Ce jeune Tunisien, vice-président de l'association LGBT "Shams", est maintenant réfugié à Paris, où il va demander l'asile politique. Sa vie à Tunis est devenue trop dangereuse, avec des menaces de mort et humiliations quotidiennes. Il faut dire que l'homosexualité y est toujours passible de trois ans de prison. Hedhi Sahly a pris sa décision : il veut rester en France, mais il veut en profiter pour alerter les hommes politiques français.
Il y a deux jours, dans mon jardin, j'ai trouvé mon propre tee-shirt avec du sang. Un jour, à l'université, j'ai retrouvé ma voiture tabassée. Les pneus avaient été crevés avec un couteau et il y avait une inscription : 'La prochaine fois, le couteau sera dans ta tête'"
La vie d'Hedhi Sahly, comme celle des autres membres de Shams, a basculé fin novembre, quand un député islamiste a pris violemment la parole contre eux. Il les accusait entre autres de pervertir la jeunesse. Depuis, le gouvernement essaie de dissoudre l'association et refuse de protéger Hedhi et ses camarades.
"Il y a la société qui nous persécute mais il y a aussi l'Etat qui entre dans le jeu des islamistes fanatiques, qui incite à nous haïr, à nous persécuter. Et là c'est grave."
Aujourd'hui Shams appelle à manifester pour défendre le jeune Marwen, 22 ans, un étudiant jugé en appel, accusé d'être homosexuel.
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