Hommage à Mandela : "Je veux lever la main pour lui dire adieu"
Phumla a posé sa journée pour pouvoir assister à la cérémonie d'hommage à Mandela ce mardi dans l'enceinte de l'immense FNB Stadium. "Comment ne pourrais-je pas y aller ? Comment ? Le monde entier vient ici, chez nous à Soweto pour cet homme grand comme un éléphant et fort comme un lion. Qui peut rater ça ? Je ne veux pas le regarder à la télé, je veux y être et lever ma main pour lui dire 'Adieu' ", lance la jeune femme d'une trentaine d'années.
Mais pour pouvoir assister à la cérémonie qui débute officiellement à 11h, Phumla va devoir se lever tôt. Le gouvernement sud-africain a prévenu : pour obtenir l'une des 80.000 places disponibles, "le premier arrivé est le premier servi ". Pour ceux qui seraient refoulés, des écrans géants ont été installés dans trois autres stades de la ville construits pour la Coupe du monde de football de 2010.
Pour avoir les premiers rangs, certains vont passer la nuit devant le stade.
James a déjà calé son réveil à 3h du matin ce mardi. Pour aller au stade, il compte prendre l'une des navettes gratuites mises en place par la ville de Johannesburg. "C'est important d'y assister pour faire son deuil. Avec sa mort, c'est comme si j'avais perdu mon père. Il a beaucoup fait, on ne peut pas pleurer ", explique l'homme d'une quarantaine d'années. Le poing en l'air, il déclame alors en zoulou : "Au revoir Tata Mandela. Chaque jour nous nous souviendrons de notre héros ".
Un héros qui aura le droit ce mardi à des funérailles mondiales. Quelque 90 chefs d'Etat et de gouvernement, 10 anciens présidents et 75 "personnalités éminentes " ont confirmé leur venue au stade de Soweto pour la cérémonie. "Il a joué un rôle important dans le monde entier, pas seulement pour l'Afrique du sud. C'est pour ça qu'ils viennent. Il est le premier président à avoir apporté la liberté et la non violence ", salue James.
Cérémonie sous haute sécurité
Mais ce casting de dignitaires pose la question de la sécurité dans et hors du stade. Le gouvernement sud-africain a dépêché plusieurs milliers de policiers et quelque 11.000 militaires pour ces funérailles. L'imposant service d'ordre de l'ANC, le parti de Nelson Mandela et du gouvernement, est également mobilisé.
Pour faire face à l'afflux aux dizaines de milliers de sud-Africains, plusieurs dizaines d'habitants de Soweto ont également été embauchés pour l'occasion.
Norman fait partie de ces agents de sécurité : "Certains peuvent venir avec des pistolets ou voudront peut-être attaquer d'autres spectateurs. On va devoir tout contrôler ". Mais Betty ne croit pas à un débordement. "Je veux montrer que l'Afrique du Sud est un pays sûr, qu'on peut organiser de grands événements sans qu'on parle d'attaques et de drogues. C'est ce qu'on a réussi pendant le Mondial de football ".
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