Hollande regrette que Netanyahu ait tenu une "réunion politique" à Toulouse
Côté israélien, on avait assuré que
le courant était "bien passé " : Benjamin Netanyahu n'avait d'ailleurs pas tari
d'éloges sur son "ami " François Hollande. Côté français, on avait
déployé le tapis rouge. La photo était parfaite : loin, si loin l'un de l'autre,
mais réunis côte à côte pour un vibrant hommage, main dans la main pour lutter
contre l'antisémitisme.
" On savait qu'il venait faire campagne, mais c'était
une mauvaise idée de transformer en réunion politique la cérémonie
organisée "
Mais en coulisses, dans l'avion qui l'amenait la semaine dernière à Beyrouth, François Hollande revient, peu élogieux, sur
la séquence : "On savait qu'il venait faire campagne, mais c'était
une mauvaise idée de transformer en réunion politique la cérémonie organisée ". Le président français aurait d'ailleurs, dans la foulée, affirmé que
le dirigeant israélien, qui a convoqué des élections anticipées pour début 2013, était "obsédé " par l'Iran, qu'il n'avait
parlé que de cela lors du déjeuner. Des propos qui tranchent avec les éloges et
les chaleureuses embrassades des deux hommes ce jour-là.
Après Nicolas Sarkozy, François Hollande
Cette première visite en France du Premier ministre israélien depuis l'élection de François Hollande semblait pourtant s'annoncer sous des auspices favorables à un dialogue renoué. En somme, de la
chaleur après l'hiver du quinquennat Sarkozy, pendant lequel les relations avec
Benjamin Netanyahu s'étaient congelées : on avait vu ainsi le président
français d'alors tenir des propos à la limite de la défiance à l'endroit de l'Israélien.
Jamais à découvert. Mais sans jamais démentir : on se souvient de la
confidence de Nicolas Sarkozy à Barack Obama en novembre 2011 en marge du
G20 cannois, au terme de laquelle un micro laissé ouvert laisse s'échapper un "Je
ne peux plus le voir, c'est un menteur". Aussitôt renchéri par Barack
Obama qui lâche "Tu en as marre de lui, mais moi je dois traiter avec lui
tous les jours". Nicolas Sarkozy avait démenti, mais l'épisode n'avait pas adouci le climat devenu exécrable entre les deux hommes.
Pas de commentaire côté Netanyahu*
A
Jérusalem, si personne, dans l'entourage du Premier ministre, ne souhaite
commenter les propos de François Hollande, l'article du Canard enchaîné fait
déjà le tour des chaines d'information israéliennes. La sortie présidentielle n'augure
pas encore l'orage diplomatique, mais, quelques mois avant le scrutin
israélien, les relations diplomatiques entre les deux pays pourraient - à nouveau - se rafraîchir.
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