Hollande à l'ONU : "Le pire risque, c'est l'inaction"
Plus que le message, François Hollande a tenu à mettre en avant sa volonté d'action et a affirmé que dans tous les domaines "la France prendrait toujours ses responsabilités ".
Sur la Syrie
François Hollande a commencé son discours par un rappel de la situation en Syrie. "L 'honneur de l'ONU, c'est d'agir pour la paix : en Syrie, il y a urgence. Urgence, car 120.000 personnes sont mortes depuis deux
ans et demi, et 90.000 sur l'année qui vient de s'écouler. Un quart de la
population s'est déplacé dans les pays voisins ", a-t-il expliqué.
Le président français a ensuite poursuivi en expliquant que la pression qu'avait effectuée la France avait permis d'avancer jusqu'à une résolution. Il a posé trois exigences de la France par rapport à cette résolution :
que le texte "ouvre clairement la possibilitré pour
le conseil de se saisir à tout moment de cette question sur les armes chimiques "que la résolution "puisse prévoir des mesures coercitives, c'est-à-dire sous chapitre 7, en cas de non respect des engagements par le régime
syrien "que "ceux qui ont commis ces crimes soient tenus responsables devant la
justice "
► ► ► Ce que prévoit le chapitre 7 de la charte de l'ONU
"L a solution est politique et trop de temps a été
perdu, et je ne reviens pas sur les blocages du conseil ", a conclu le président français sur ce sujet. Il a également annoncé l'objectif de faire cesser la guerre pour installer un "gouvernement de transition, doté de tous les pouvois exécutifs ". Cela pourrait être décidé lors du rassemblement de Genève II.
Sur le Moyen-Orient et l'Iran
François Hollande a poursuivi son discours en évoquant le Moyen-Orient, où il y a, selon lui, "deux lueurs d'espoir ". La première concerne la reprise des négociations entre Israël et Palestine : "elle seule pourra aboutir à la paix, et elle passe par la coexistence de deux Etats, avec des frontières reconnues ", a-t-il déclaré. "Négocier cette paix serait un acte héroïque ".
Enfin, le président français a évoqué son entretien avec le nouveau président iranien Hassan Rohani au sujet du programme nucléaire de son pays. "Les déclarations du nouveau président
iranien marquent une évolution. Je ne veux pas les exagérer , mais la
question se pose de savoir si ces mots peuvent se traduire en actes,
notamment sur le dossier nucléaire ", a-t-il expliqué.
Il a ensuite rappelé que la France attendait de l'Iran "des gestes concrets ", en rappelant qu'il souhaitait que Téhéran renonce à son programme nucléaire militaire, mais qu'il avait parfaitement "le droit de poursuivre son programme civil ".
Sur la Centrafrique
Enfin, François Hollande a souhaité un "cri d'alerte ", de la même manière qu'il en avait lancé un sur le Mali il y a exactement un an. Cette fois-ci, il s'est porté sur la Centrafrique.
"Cette alerte concerne la Centrafrique, petit pays ravagé
depuis tant d'années par des conflits. Aujourd'hui, c'est le chaos qui s'est
installé etles populations civiles en sont les victimes. Nous devons mettre
un terme à ces actions ", a-t-il déclaré. "L 'ONU doit donner les moyens à une force africaine dont la
première mission serait de rétablir la sécurité en Centrafrique ".
La suite du discours d'Hollande a été très axée sur l'Afrique, et à la lutte contre le terrorisme. Le président français a pris l'exemple du Mali pour demander à l'ONU d'aider les Africains à "assurer eux-mêmes leur sécurité ". "Mais nous ne pouvons pas les laisser seuls face au terrorisme ", a-t-il rappelé, en expliquant que la meilleure arme face au terrorisme et à l'insécurité était "l'aide au développement ".
L'action avant tout
Que retenir du discours de François Hollande ? Sans doute ses dernières phrases, très significatives d'une déclaration tournée vers l'action, dans lequel François Hollande a souhaité montrer de l'engagement sur tous les sujets abordés.
"Mesdames et messieurs, mon message est simple : dans
tous les domaines : sécurité internationale, nucléaire, développement ou climat, le
pire risque, c'est l'inaction. La pire décision, c'est de ne pas en prendre. Le
pire danger, c'est de ne pas le voir. La responsabilité de l'ONU, c'est d'agir,
et chaque fois que notre organisation se révèle impuissante, c'est la paix qui
en est victime".
Le président français a conclu en proposant qu'un code de bonne conduite puisse être défini
entre les membres permanents du Conseil dé sécurité, afin "qu'en cas de crime de
masse, ils puissent renoncer collectivement au droit de veto ".
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