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Hillary Clinton aux électeurs de Bernie Sanders : "Votre cause est notre cause"

Hillary Clinton a prononcé cette nuit son discours d’investiture à la convention démocrate de Philadelphie. Elle a cherché à rassembler le parti démocrate sans oublier de s'attaquer à son adversaire Donald Trump.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Hillary Clinton sur la scène de la convention démocrate de Philadelphie © CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

 Avant d’attaquer son discours, Hillary Clinton prend le temps de savourer. Certains disent qu’elle a passé sa vie à attendre ce moment. Mais le début de son discours ne la concerne pas. Il concerne l’Amérique. Et Donald Trump, une menace pour les valeurs de l’Amérique.

"Ne laissez personne vous dire : 'Je vais tout régler seul'. Ce sont les mots de Donald Trump à Cleveland. Sérieusement ? Les Américains ne disent pas 'je vais tout régler seul', on dit ''nous allons tout régler ensemble'".   Le message d’Hillary Clinton à ses supporters : "C’est votre campagne ", une réponse à Donald Trump qui avait répété la semaine dernière à Cleveland : "Je suis votre voix ".

"Vous pensez vraiment que Donald Trump a le tempérament pour être chef des armées? Imaginez le faire face à une vraie crise. Un homme que vous pouvez provoquer avec un simple tweet n'est pas un homme à qui on peut faire confiance avec les armes nucléaires"
 

Un homme que vous pouvez provoquer avec un simple tweet n'est pas un homme à qui on peut faire confiance avec les armes nucléaires" (Hillary Clinton sur Donald Trump)

Rassembler le parti après les primaires contre Bernie Sanders

C’était attendu par les électeurs du sénateur du Vermont et Hillary Clinton ne pouvait pas être plus claire : "Je veux remercier Bernie Sanders. Bernie ta campagne a inspiré des millions d’Américains. Surtout les jeunes qui se jettent corps et âme dans nos primaires. A tous tes supporters ici et à travers le pays, je veux que vous sachiez, je vous ai entendus. Votre cause est notre cause."

Hillary Clinton a repris mot pour mot beaucoup d’idées de la campagne de Bernie Sanders, qui applaudit, assis, son ancienne rivale. La candidate à la Maison Blanche parle d’augmentation de salaire, de la gratuité des études supérieures. Devant les délégués rassemblés à Philadelphie et devant toutes les télés du pays, elle propose à Sanders de travailler avec elle sur la dette étudiante.

Hillary Clinton aux électeurs de Bernie Sanders : "Votre cause est notre cause" - le reportage d'Elise Delève à la convention démocrate

Une nomination acceptée avec "humilité"

Hillary Clinton a accepté avec "humilité, détermination et une confiance sans limite " sa nomination. Ensuite elle parle d’elle sans se livrer plus que d’habitude. Elle ne se confie pas avec émotion. Mais évoque quand même sa famille, ses grands-parents, ses parents surtout sa mère.

"Ma mère Dorothy a été abandonnée par ses parents quand elle était jeune. Elle s’est retrouvée comme femme de chambre à 14 ans. Elle a été sauvée par la bonté des autres. Un de ses professeurs dit qu’elle n’avait rien à manger le midi. Il lui a amené à manger tout le reste de l’année. Des années plus tard, la leçon qu’elle m’a transmise est resté encrée en moi : ‘Personne ne vit seul. Il faut s’occuper les uns des autres et se soutenir.’"

Hillary Clinton ne sort pas de son costume de femme sérieuse et droite. "Elle n’a pas le charisme d’Obama " me dit un jeune volontaire de la campagne. La candidate, qu’on attendait sur le thème de la première femme nominée par un grand parti a parlé de ce thème sans en faire trop : 

 "Je suis heureuse que ce jour soit arrivé. Je suis heureuse pour les grands-mères et les petites filles, et toutes les femmes de tous âges. Je suis heureuse pour les hommes et les garçons, parce que quand une barrière tombe aux Etats-Unis, ça ouvre la route à plein d’autres choses. Après tout, quand il n’y a pas de plafond, la seule limite, c’est le ciel."

Ce soir, Hillary Clinton ne portait pas l’espoir comme Obama. Elle n’inspirait pas la peur comme Donald Trump mais elle montrait du réalisme et de la lucidité.

 

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