: Reportage "L'aide n'est arrivée que grâce aux bénévoles" : en Grèce, les inondations meurtrières suscitent l'amertume face aux manques de l'État
Le centre de la Grèce est en proie à d'importantes inondations après le passage de la tempête Daniel. Les secours sont toujours à pied d'oeuvre pour tenter d'atteindre plusieurs centaines de villageois toujours bloqués. Dans les rues boueuses de Palamas, les jardins, les trottoirs sont encombrés de meubles et de linge accrochés aux grillages. Il s'agit de l'un des villages les plus touchés.
Ici, l'histoire de la famille de Dimitris est emblématique de celles de centaines d’autres. "L’eau est montée à environ 1 mètre et demi, tout était inondé dedans. Tous les meubles sont fichus. Tout ce qui est dehors est à jeter : les canapés, les tables, les chaises, les portes en bois" , raconte Dimitris. Son beau-frère ajoute : "C’est comme si une bombe avait explosé. L’eau a projeté le frigidaire à terre, les meubles flottaient dans les pièces. C’est un désastre."
Des habitants livrés à eux-mêmes
Face à une telle situation, Dimitris ne décolère pas : "Il n'y a aucune organisation, aucune planification, aucun plan pour l’avenir. Il n’y a rien ! L’aide n’est arrivée ici que grâce aux bénévoles. Nous n’avons rien reçu de la province de Thessalie, du gouvernement régional. "
"Nous n’avons rien reçu de la province de Thessalie, du gouvernement régional."
Dimitris, habitant de Palamasà franceinfo
La grand-mère de Dimitris, grabataire, est restée 20 heures sur son lit sans eau, nourriture ou médicaments. La mère, elle, a pu se réfugier chez les voisins, à l’étage. "Les hélicoptères passaient dans le ciel et on agitait les bras en l’air pour qu’ils nous voient et qu’ils nous envoient une barque ou n'importe quoi." Elle a passé 20 heures avec six voisins et une demi bouteille d’eau.
Les premiers bénévoles venus de l'extérieur ne sont arrivés que vendredi 8 septembre, alors que les fortes pluies se sont abattues au début de la semaine.
L'adjoint au maire de Palamas ne cache pas sa colère : "On a immédiatement demandé de l’aide mais ils nous ont abandonnés. Il a fallu attendre 24 heures que des hélicoptères et des canots viennent évacuer les gens. Pendant 24 heures, nous avons été laissés tout seuls. S’il n’y avait pas eu tous ces bénévoles ici et tous les agriculteurs de la région avec leurs engins, on aurait eu de nombreux morts. Les habitants se sont secourus les uns les autres. On ne doit notre salut qu’à nous-mêmes."
"S’il n’y avait pas eu tous ces bénévoles ici et tous les agriculteurs de la région avec leurs engins, on aurait eu de nombreux morts."
l'adjoint au maire de Palamasà franceinfo
Les alertes étaient aussi en retard, témoignent les habitants : l'eau avait déjà submergé les maisons quand elles ont sonné.
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