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Quand le nouveau ministre des Finances grec conseillait un géant du jeu vidéo

Yanis Varoufakis, nommé par Alexis Tsipras à ce poste stratégique, a travaillé pendant plusieurs mois pour l'éditeur Valve sur des questions économiques.

Article rédigé par Vincent Matalon - avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le nouveau ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, mardi 27 janvier 2015, à Athènes (Grèce). (ARIS MESSINIS / AFP)

C'est la vedette du nouveau gouvernement grec. L'économiste Yanis Varoufakis a été nommé, mardi 27 janvier, ministre des Finances du gouvernement mené par Alexis Tsipras, l'ancien leader de Syriza. Ce professeur d'économie de 53 ans, aux faux airs de Bruce Willis, est étiqueté comme un des "radicaux" du mouvement de gauche radicale.

Pourfendant depuis des années "la dette odieuse" et les mesures d'austérité qui ont, selon lui, provoqué "une crise humanitaire" dans son pays, il lui incombera la lourde tâche d'aller renégocier la dette grecque à Bruxelles. Un objectif sans doute plus ambitieux que celui qu'il a eu durant de longs mois à partir de mars 2012 : faire fructifier les affaires du géant du jeu vidéo Valve.

Varoufakis a intégré cette entreprise, éditeur de la mythique série Half-Life ou encore de Counter Strike, à la suite d'une proposition envoyée par mail par le patron himself, Gabe Newell. Ce nabab du jeu vidéo, dont la fortune est évaluée par le magazine Forbes (en anglais) à 1,5 milliard de dollars, était un lecteur assidu du blog de l'économiste (en anglais).

"Un rêve pour l'économiste que je suis"

Sur le blog de Valve, Yanis Varoufakis, qui s'excuse presque de ne pas être joueur lui-même, expliquait en juin 2012 avoir été convaincu de rejoindre l'entreprise lors d'une visite des locaux organisée pendant la tournée américaine de promotion d'un de ses livres sur la crise financière. Des employés de Valve lui ont alors présenté Steam, le système d'achat de jeux dématérialisés façon iTunes créé par Valve, et qui compte aujourd'hui plus de 100 millions d'utilisateurs.

"J'ai réalisé que ces types n'étaient pas seulement bizarres, mais aussi merveilleux", écrivait alors Varoufakis. "Et que la communauté numérique qu'ils avaient réussi à créer était un rêve devenu réalité pour l'économiste que je suis. Imaginez un peu : une économie où la moindre action laisse une trace numérique, où chaque transaction est enregistrée, et où les statistiques sont inutiles puisque toutes les données sont à portée de main !"

Il s'est donc attelé, en tant que consultant, à "dépasser les frontières qui séparent l'économie 'réelle' de l'économie numérique, et à tirer des leçons des comportements économiques des joueurs". Espérons que celles-ci lui ont été profitables, car les marchés financiers ne feront pas de cadeaux à Yanis Varoufakis : après l'annonce de la composition du nouveau gouvernement grec, l'indice général de la Bourse d'Athènes a cédé 6,4%. 

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