Les trois urgences financières qui mettent Athènes sous pression
Le Premier ministre a demandé un mini-sommet de la zone euro, jeudi 19 mars, alors que le pays fait face à une crise de liquidités.
La Grèce est sous pression avant le mini-sommet de la zone euro, jeudi 19 mars, à Bruxelles (Belgique). Le Premier ministre, Alexis Tsipras, a demandé cette réunion, à laquelle sont conviés François Hollande, Angela Merkel, les présidents de la BCE, Mario Draghi, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
A court de liquidités, la Grèce est en état d'urgence financière. Le scénario d'une sortie de l'euro semble toujours plausible. Le scénario d'un tel "Grexit" a été qualifié de "catastrophe pour l'économie grecque et la zone euro dans son ensemble" par le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, dans un entretien à Der Spiegel. Francetv info revient sur trois difficultés majeures que doit affronter le pays.
Des retraits au guichet qui creusent la crise de liquidités
Les tensions entre Bruxelles et Athènes nourrissent les inquiétudes des déposants : Ceux-ci craignent notamment une sortie de la zone euro et manquent de confiance dans la solidité de leurs banques, résume La Tribune. Ainsi, sur la seule journée de mercredi, les clients des banques grecques ont retiré 300 millions d'euros de leurs comptes, selon des sources financières. Ces retraits privent les banques de liquidités, alors même que le pays en manque déjà. Le président de l'Eurogroupe a donc évoqué de possibles mesures pour contrôler les mouvements de capitaux et limiter les retraits bancaires.
#Grèce: la température monte d'un cran alors que .@J_Dijsselbloem évoque un contrôle des capitaux pour éviter un #Grexit
— Cécile Ducourtieux (@c_ducourtieux) 18 Mars 2015
Les rentrées d'impôts sont plus faibles que prévu
Autre mauvaise nouvelle pour les finances grecques. Les statistiques budgétaires publiées vendredi confirment une baisse des rentrées d'impôts. Le cumul des arriérés des contribuables grecs s'élève à 76 milliards et continue d'augmenter tous les mois, en raison des difficultés économiques des ménages.
La chute observée en janvier avait pourtant ralenti en février, après les élections législatives. L'écart avec la prévision était revenu à 121 millions, contre plus d'un milliard le mois précédent. "Sans recette, nous ne pouvons mettre en œuvre notre politique sociale", a rappelé mercredi Nadia Valavani, la ministre adjointe aux Finances. Le gouvernement a annoncé en février qu'il projetait donc d'effacer jusqu'à la moitié des impayés des particuliers et des entreprises, à condition que les débiteurs versent 200 euros immédiatement.
Athènes doit rembourser beaucoup d'argent (et vite)
Lundi, la Grèce a honoré un remboursement de 588 millions d'euros au Fonds monétaire international. Mais le pays fait toujours face à des échéances imminentes. Vendredi, il doit encore rembourser une tranche de prêts au Fonds, cette fois pour un montant de 330 millions d'euros. Le problème, c'est que les caisses sont presque vides. Le vice-Premier ministre, Ioannis Dragasakis, a lui-même reconnu que son pays avait un "problème de liquidités".
Comme si cela ne suffisait pas, Athènes doit également financer le renouvellement de bons du Trésor arrivés à terme, pour 1,6 milliard d'euros. Cette échéance a toutefois été anticipée, avec l'émission de 1,3 milliard d'euros de titres supplémentaires, mercredi 11. Ces derniers arriveront à échéance dans trois mois, à leur tour. La Grèce parvient donc à se financer avec ces émissions, mais les taux sont de plus en plus élevés : 2,7% pour la dernière, contre 2,5% auparavant.
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