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La Grèce vote un nouveau budget de rigueur pour 2014

Le gouvernement mise sur un retour de la croissance pour l'an prochain, mais l'Union européenne et le FMI, insatisfaites, ont gelé un prêt d'un milliard d'euros.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, au Parlement d'Athènes, le 7 décembre 2013. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

Athènes peine à sortir de la crise. Le Parlement grec a adopté, samedi 7 décembre, un nouveau budget de rigueur pour 2014. Dans le même temps, les relations entre la Grèce et ses créanciers de l'Union européenne et du FMI se crispent. Le pays, sous perfusion depuis 2010, se retrouve privée d'un nouveau prêt d'un milliard d'euros. Explications.

Où en sont les finances grecques ?

L'économie grecque se porte mieux. Le budget 2014 prévoit en l'état une hausse de 2,1 milliards des revenus tirés des impôts, pour une baisse de 3,1 milliards des dépenses, via des coups de rabot dans les secteurs de la santé, des assurances sociales et de l'éducation. La loi de finance prévoit pour 2014 un PIB en légère progression de +0,6%, après six années consécutives de récession dont une contraction de -4% prévue pour cette année.

La Grèce devrait ainsi se retrouver dans un situation exceptionnelle : être en capacité de subvenir à ses dépenses ordinaires, grâce à la réalisation d'un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) d'environ 3 milliards d'euros en 2014, après un premier excédent de 812 millions cette année. Le pays peut brandir ses performances macroéconomiques. Son déficit budgétaire est passé de 15% du PIB en 2009 à 2,2% prévu en 2013. Sa compétitivité a par ailleurs été renforcée par une baisse drastique des salaires.

Que lui reproche la troïka ?

Le trio UE-BCE-FMI ne quitte pas des yeux la liste des conditions au versement des prêts. Les différends portent sur plusieurs points : un moratoire sur les saisies immobilières en vigueur depuis plusieurs années, l'avenir de trois entreprises publiques déficitaires, le montant du trou budgétaire pour 2014 et les mesures pour y faire face.

Au moment du vote du budget, l'Union européenne a jeté une ombre au tableau en annonçant que la troïka différait sa mission à Athènes, prévue au mois de janvier, entraînant le gel du versement d'un prêt d'un milliard d'euros. Une aide en discussion depuis septembre. Le budget de la Grèce pour 2014 n'a pas été validé. Il pourrait être amendé dans les prochains mois, avec de nouvelles mesures d'austérité, auxquelles le gouvernement grec se dit vigoureusement opposé.

Comment se défend la Grèce ?

Le Premier ministre, Antonis Samaras, s'emploie à réfuter la vision pessimiste de ses créanciers, assurant devant le Parlement que "la Grèce avait réalisé nombre de réformes que beaucoup pensaient impossibles". Il reconnaît des discussions "difficiles" avec la troïka, évoquant même "le moment le plus difficile", tout en se disant confiant dans l'aboutissement des négociations.

Antonis Samaras aurait cependant souhaité parvenir à un accord avant que le pays ne prenne pour six mois la présidence de l'Union européenne le 1er janvier prochain.

Les responsables grecs évoquent une sortie des plans d'aide internationaux, à l'échéance du second programme de sauvetage en juillet 2014, et assurent préparer un retour du pays sur les marchés. Quelque 240 milliards de prêts ont déjà été injectés dans le pays depuis son placement sous perfusion de l'Europe et du FMI en 2010.

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