La Grèce réclame 1,9 milliard d'euros aux banques centrales de la zone euro
Après une semaine de consultations, le nouveau gouvernement a réitéré sa demande d'un plan relais d'aide au pays.
La Grèce campe sur ses positions. De retour à Athènes après un marathon européen peu concluant, les dirigeants grecs ont réitéré vendredi 6 février leur demande d'un plan relais d'aide au pays, avant une semaine de réunions à haut risque. Cette posture, et le temps qui passe alors que se présentent des échéances de dettes cruciales à honorer, ont poussé l'agence de notation Standard & Poor's à dégrader d'un cran la note de la Grèce vendredi soir, de "B" à "B-", en menaçant d'aller encore plus loin.
Le gouvernement réclame 1,9 milliard d'euros aux banques centrales de la zone euro, au titre des bénéfices réalisées par celles-ci sur leurs avoirs en titres grecs, ainsi que l'extension de sa capacité d'endettement fixée par ses créanciers à 15 milliards d'euros en 2015, a répété une source gouvernementale vendredi. Le financement-relais doit permettre "de négocier sans pression et sans recourir au chantage", selon cette source.
"Nous ne faisons pas de financements-relais"
Le message s'adresse à Berlin, qui joue la montre alors que les sources de financement de la Grèce se tarissent, et à tous les partisans d'une ligne dure en Europe. "Nous ne faisons pas de financements-relais", a asséné le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, selon l'agence Bloomberg. Or, la Grèce va jouer son va-tout devant l'Eurogroupe comptant les 19 ministres des Finances de la zone euro, mercredi, avant un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne à Bruxelles.
Et Athènes maintient une revendication majeure du gouvernement Tsipras : s'affranchir des accords passés depuis 2010 qui imposent un programme de rigueur jugé humiliant en échange d'une aide de plus de 200 milliards d'euros. La Grèce veut repartir sur de nouvelles bases, avec une dette allégée via des montages financiers sophistiqués et moins de contraintes budgétaires. Elle juge qu'un plan-relais lui permettrait de peaufiner ses demandes et de mettre au point un ambitieux programme de réformes, notamment fiscales.
Mais pour l'Allemagne, la Grèce doit s'en tenir aux engagements passés et au calendrier fixé, sans régime d'exception, même temporaire. Le compte à rebours est donc plus que jamais engagé pour Athènes, qui pourrait se voir privée le 28 février de toute aide internationale. Son financement ne tient plus qu'à un filet de sécurité de la Banque centrale européenne, le mécanisme "ELA".
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