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La Grèce est-elle devenue une bonne affaire ?

Bientôt classée dans un indice boursier des marchés émergents, la Grèce suscite un fort appétit de la part des investisseurs étrangers.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
L'aéroport d'Athènes (Grèce) doit être privatisé en 2014, attirant la convoitise d'investisseurs internationaux. (MAXPPP)

En novembre, la Grèce, toujours en proie aux difficultés, va subir une nouvelle dégradation. Son marché boursier va passer de la catégorie des pays développés à celle des pays émergents, dont le pays était sorti il y a douze ans, selon la classification élaborée par la compagnie MSCI. Malgré cette décision révélée le 11 juin, des investisseurs internationaux continuent d'affluer en Grèce. Francetv info vous explique pourquoi.

Des privatisations alléchantes

La Grèce a besoin de liquidités, d'où de nombreuses privatisations. La société de loterie Opap, l'opérateur ferroviaire Trainose, des ports ou encore des aéroports figurent sur la liste, gérée par une agence gouvernementale chargée des privatisations. Les investisseurs peuvent aussi acquérir des bâtiments officiels (lien en anglais) ou des parts de PME"Ces sociétés restent sous-valorisées", indiquait BFMTV en avril, ajoutant que c'était "le moment de faire des bonnes affaires".

Une légère accalmie sur le front économique

"Les signes de détente se multiplient", indiquent Les Echos, jeudi. Le quotidien évoque notamment le marché obligataire, avec des taux à 10 ans "quasiment à leurs plus bas niveaux depuis juin 2010". Le principal indice boursier d'Athènes a progressé de 50% depuis la mi-juillet. Le produit intérieur brut, lui, s'est contracté de 3,8% au deuxième trimestre, soit sa plus faible baisse annuelle depuis le troisième trimestre 2010. Quant aux exportations, elles ont augmenté pour la première fois en cinq trimestres.

Une forte croissance en perspective

L'un des principaux attraits de la Grèce aux yeux des investisseurs réside dans son potentiel de rebond. Malgré les apparences, l'entrée du pays dans l'indice MSCI des marchés émergents peut être un bon indicateur, selon Mark Mobius, investisseur chez Franklin Templeton et gourou des marchés émergents. "Lors de mon voyage en Grèce, j’ai dit aux gens 'Bienvenue, vous avez été surclassés'" dans le club des pays en forte croissance, livre-t-il au Wall Street Journal (en anglais), comptant même sur un taux de croissance de 6% après six années de récession.

En attendant que le rétablissement de la Grèce se poursuive, et avant le retour des principaux investisseurs institutionnels, des sociétés américaines, qataries et chinoises placent déjà leurs pions. Le secteur bancaire grec est particulièrement convoité. Loin de ces considérations, les Grecs risquent, eux, de voir leur pays redevenir le plus pauvre de la zone euro d'ici la fin de l'année, selon les prévisions de la Banque de France.

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