: Reportage "Je ne souhaite cette situation à personne" : près d'Athènes, des personnes évacuées retrouvent leurs maisons détruites par les incendies
"Le feu a tout brûlé", constate Maria, la soixantaine, au milieu des décombres. Cette habitante de Patima Chalandriou, une municipalité de la banlieue nord-est d'Athènes, fait partie des milliers de personnes évacuées qui ont pu rejoindre leur domicile, dans la soirée, mardi 13 août. Les sinistrés ont découvert des maisons, des entrepôts et des bureaux ravagés par les flammes. L’incendie a démarré dimanche 11 août à 35 kilomètres de la capitale, à Varnavas, avant de se propager dangereusement jusqu’aux portes d’Athènes, attisé par le vent violent.
Ce feu qui a ravagé des dizaines de milliers d’hectares de végétation est désormais fixé selon les autorités grecques, même si des poches persistent par endroits. Plus de 700 pompiers ont été mobilisés et les secours étrangers, dont français, sont attendus sur place mercredi 14 août. À Patima Chalandriou, il ne reste presque plus rien de la maison et du bureau de Maria. Les murs, les poutres… Tout est calciné, noirci par les flammes. Le balcon est même suspendu dans le vide.
"Ici, il y avait la cuisine, décrit-elle. À l'intérieur, c'était notre chambre et ici, la salle de bains. Là, c'était les toilettes du bureau. Et en haut, c'est ce qu'il reste de ma maison". Maria et son mari ont été surpris par la violence de l’incendie. Ils n’ont eu que quelques minutes pour sauver leur chien et leur chat. Tout le reste est parti en fumée avant même l’arrivée des pompiers : "On a vu le feu sur le haut de la montagne. Il y avait beaucoup, beaucoup de fumée, elle était très noire et le vent était très fort".
"En cinq minutes, on a dû partir. On n'a pas compris ce qui se passait".
Maria, qui habite à Patima Chalandriouà franceinfo
Elle assure qu’elle va tout reconstruire avec l’aide de sa famille mais devant l’ampleur du désastre, elle a du mal à ne pas craquer. "Je ne souhaite cette situation à personne parce que ce n'est pas la même chose de le voir à la télévision et de le vivre", assure-t-elle.
Quelques mètres plus loin, trois habitants constatent, eux aussi, les dégâts causés par l'incendie. Il ne reste absolument plus rien par exemple d'un entrepôt de marbre. Albana est venue soutenir son voisin mais il est difficile pour la jeune femme de cacher sa colère : "On n'est pas préparé, ni le gouvernement, ni la population. On n'entretient pas, on ne désherbe pas. Je ne sais pas ce qu'on peut faire mais on doit faire plus. L'Europe nous envoie de l'argent, mais on ne sait pas ce que devient cet argent". Ce sentiment est partagé par beaucoup d'habitants ici, sinistrés ou non. "Tous les étés, il y a des incendies, il y a des drames et on ne fait rien", déplorent-ils.
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