: Témoignage Incendies en Grèce : "Ça ne ressemble plus à rien, c'est gris et noir partout", raconte un pompier bénévole à Rhodes
Après une semaine de lutte contre les flammes au sud-est de l'île grecque de Rhodes, "ça ne ressemble plus à rien, c'est gris et noir partout", témoigne pour franceinfo Alain Grandjean, habitant de Rhodes depuis 25 ans et pompier bénévole. Il y a 30 000 personnes qui ont été évacuées depuis le début de l'incendie.
Appelé en renfort par les pompiers professionnels, Alain Grandjean et d'autres pompiers bénévoles tentent de restreindre les flammes, armés de quelques lances et de réservoirs d'eau à l'arrière d'un 4x4. "Ce sont des flammes énormes", explique le Français.
"Dès qu'il y a un retour de vent, on doit revenir en arrière, reculer. Ça nous est arrivé de devoir évacuer en 30 secondes à peine pour ne pas être encerclé. C'est très impressionnant !".
Alain Grandjean, habitant de Rhodes et pompier bénévoleà franceinfo
Le relief de l'île complique la tâche des secours, le centre étant montagneux. Des zones escarpées où les véhicules ont du mal à s'approcher au plus près des flammes. Des Canadair et des hélicoptères sont arrivés en renfort, mais trop tard selon Alain Grandjean : "Il n'y a plus une nuance de vert, nulle part, on voit des troncs calcinés, des braises un peu partout, plus un arbre, plus un arbuste, décrit le pompier volontaire. C'est vraiment désolant, on voit des cadavres de daims, l'animal typique de Rhodes. C'est un désastre. Ça sera détruit pour plusieurs dizaines d'années", souffle le Français. Et des villages à reconstruire, quand l'incendie sera enfin maîtrisé et éteint. Alain Grandjean a évacué les habitants d'un de ces villages, quelques heures à peine avant que les flammes arrivent et détruisent les habitations.
Christos Doulkéridis est en vacances sur place. Ce belge, originaire de Rhodes, s'est porté volontaire pour aider les personnes évacuées. "La mobilisation des volontaires n'a pas arrêté, explique Christos Doulkéridis, c'est-à-dire qu'il y avait des jeunes et des moins jeunes qui venaient pour offrir des chambres dans leur logement, pour se proposer à conduire des personnes vers d'autres endroits, pour apporter de la nourriture ou des jeux pour des enfants." Plus de 30 000 personnes, touristes et habitants, ont dû fuir de chez eux, ou de leurs hôtels, face à l'avancée des flammes. Pour beaucoup, elles ont trouvé refuge dans des gymnases réquisitionnés en urgence.
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