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Incendies en Grèce : "C'est un désastre", témoigne une commerçante sur place

Les violents incendies autour d'Athènes ont fait au moins 50 morts. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une maison menacée par le feu à Kineta, près d'Athènes, le 23 juillet 2018. (VALERIE GACHE / AFP)

Depuis dimanche 22 juillet, le feu fait des ravages en Grèce, autour d'Athènes. "C'est un désastre", se désole sur franceinfo Nikki, la propriétaire d'une cafétéria à Nea Makri, une cité balnéaire à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale, alors que les incendies ne sont pas tous maîtrisés. 

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Trois foyers ceinturent Athènes, attisés par un vent violent et très changeant. À quelques dizaines de mètres d'intervalle, parfois, des maisons ont brûlé et d'autres ont été épargnées. Le dernier bilan fait état d'au moins cinquante morts et plus de 150 blessés.

Les habitants fuient et laissent tout sur place

Lundi soir, Nikki a dû quitter précipitamment son commerce, raconte-t-elle à franceinfo, pour se réfugier chez elle, quelques kilomètres plus loin : "Le feu était à deux ou trois kilomètres, heureusement il ne s'est pas rapproché, parce que le vent a changé plusieurs fois de direction. Mais nous sommes quand même partis. Les pompiers et la police nous ont dit de ne pas rester", témoigne-t-elle.

La peur au ventre, sans savoir ce qu'elle allait découvrir mardi matin, Nikki est revenue dans son restaurant à l'aube. Le feu a épargné la commune et elle n'a aucun dégât à déplorer, mais sur la route principale, elle a vu un spectacle désolant. 

Tout a brûlé. Toutes les maisons ont brûlé. Beaucoup de voitures, aussi.

Nikki

à franceinfo

Des voitures brulées à Mati, en Grèce, après un incendie, le 24 juillet 2018.  (ANGELOS TZORTZINIS / AFP)

Ce matin, les habitants se sont réveillés avec le décompte des morts. "Nous avons entendu que des gens sont morts dans leur voiture. Ils n'ont pas eu le temps de s'enfuir. Tout s'est passé tellement vite." La situation s'est dégradée en seulement deux ou trois heures, indique Nikki. La faute à la sécheresse et aux températures caniculaires. "Nous sommes encore tous choqués." En début de journée, la météo annonçait un peu de pluie. Mais le vent a aussi repris du service.

L'état d'urgence déclaré dans la région 

Arrivée dans son commerce, Nikki a commencé par appeler ses proches, pour prendre des nouvelles. Pendant l'incendie et durant toute la nuit, les téléphones portables ne fonctionnaient plus. Elle est aussi passée au supermarché le plus proche, pour acheter nourriture et eau, qu'elle a déposées au centre-ville pour aider ceux qui ne peuvent toujours pas rejoindre leur maison. "Pour l'instant, c'est tout ce que l'on peut faire", regrette-t-elle. "On en saura plus dans la journée et on verra comment on peut aider."

L'état d'urgence a été déclaré dans la région de l'Attique, l'armée et les gardes-côtes sont en alerte, tandis que les pompiers continuent de se battre contre les flammes. Le pays a officiellement demandé l'aide internationale. "Chaque année, ces incendies terribles se répètent", s'inquiète Nikki. "Encore, et encore, et encore. Chaque fois, on se demande : quand est-ce que ça va s'arrêter ?"

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