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Grèce : suspendues, les négociations à Bruxelles doivent reprendre dimanche matin

Les ministres des Finances de la zone euro examinent à Bruxelles les propositions de réformes déposées par Athènes pour obtenir un nouveau plan d'aide.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, le 11 juillet 2015, lors d'un sommet extraordinaire de l'Eurogroupe à Bruxelles (Belgique). (THIERRY CHARLIER / AFP)

Ils ont suspendu les discussions tard dans la soirée, après des heures d'intenses tractations. Les 19 ministres des Finances de la zone euro ont entamé samedi 11 juillet après-midi à Bruxelles (Belgique) un sommet extraordinaire dans le but de résoudre la crise de la dette grecque. Un de plus. Ils doivent se retrouver dimanche matin à Bruxelles pour poursuivre les négociations. 

L'eurogroupe doit trancher sur un troisième plan de sauvetage financier de la Grèce en échange des réformes et des mesures d'austérité proposées par le gouvernement grec, avant un autre sommet extraordinaire, celui des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union, dimanche soir. Dans le meilleur des cas, ils doivent y donner la première impulsion vers un accord, essentiel pour le maintien de la Grèce dans le bloc monétaire.

En attendant, l'issue reste très incertaine. Francetv info fait le point sur l'avancée des négociations.

Un manque de confiance envers Athènes

La réunion se déroule dans un climat de défiance vis-à-vis d'Athènes qui augure de longues négociations et compromet les espoirs d'une percée qui éloignerait le spectre de ce Grexit. Les discussions "sont bloquées sur le manque de confiance", affirme une source proche des pourparlers. "On parle de rebâtir la confiance", a confié une autre source.

Les journalistes sur place relèvent aussi des divisions entre les partisans de la fermeté face à la Grèce, menés par l'Allemagne, et les plus conciliants, France en tête.

Davantage d'efforts demandés à la Grèce

Les 19 ministres européens sont tombés d'accord sur un point : dire à leur homologue grec que son gouvernement doit faire plus d'efforts encore. De quoi les convaincre d'ouvrir des négociations en vue d'un accord sur un nouveau plan d'aide.

Dans la soirée, les discussions se sont focalisées sur "ce qu'on attend exactement des Grecs", selon un reponsable européen. "Doivent-ils apporter plus de précisions ou des mesures additionnelles" aux réformes et coupes budgétaires qu'ils ont proposées, "c'est le cœur de la discussion", a-t-il souligné. L'idée étant même de "coucher par écrit ce qu'on veut entendre des Grecs", a déclaré une autre source européenne.

Pour de nombreux analystes, ces nouvelles exigences, portées notamment par Berlin, et ce manque de confiance affiché ne peuvent que traduire la volonté d'une sortie de la Grèce de la zone euro.

Un Grexit provisoire à l'étude

Si la Grèce n'améliore pas ses propositions, l'Allemagne envisage une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro, d'une durée de cinq ans. Cette solution a été présentée dans un document de préparation allemand en circulation, affirme une source européenne. Mais il n'a toutefois "pas été distribué" et le sujet n'a pas été abordé lors de la réunion de l'Eurogroupe.

De nombreux observateurs soulignent que cette hypothèse est plus que risquée.

Une solution transitoire ?

Selon les calculs des créanciers (UE-FMI-BCE), si le troisième plan d'aide demandé par Athènes voit le jour, la Grèce pourrait recevoir entre 74 et 82 milliards d'euros sur trois ans, dont 16 milliards déjà prévus dans un programme du FMI devant expirer en mars 2016.

L'Eurogroupe pourrait aussi étudier une solution transitoire, un "pont financier" qui permettrait à la Grèce de rembourser le 20 juillet la Banque centrale européenne. Cette solution transitoire mobiliserait notamment quelque 3,3 milliards d'euros promis dans le passé à la Grèce et détenus par les banque centrales de la Zone euro. Mais cette aide massive ne pourrait se concrétiser qu'au prix de réformes, difficiles et impopulaires.

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