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Grèce: Nerit, la nouvelle télévision publique, a déjà perdu son directeur
Le 11 juin 2013, le gouvernement fermait brutalement la télé publique grecque, provoquant une vague d’indignation en Grèce et dans de nombreux pays. Le 4 mai, la nouvelle chaîne publique a de nouveau diffusé des programmes : nouveau logo, nouveau nom… Une renaissance discrète, juste marquée par la démission de son…directeur.
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A 18h locales tapantes, un «N», le logo de Nerit (Nouvelle Radio-Internet-Télévision grecque), est apparu, tandis que commençait un bulletin d'information d'une heure et demie, sports compris, présenté par une ancienne journaliste d'ERT (la télé publique brutalement fermée en 2013), Andrianna Paraskevopoulou.
Après le bulletin, la chaîne a diffusé un vieux classique comique en noir et blanc, dont les Grecs sont friands, en l'honneur de la journée mondiale du rire.
«Ceci est le premier bulletin de Nerit», a simplement indiqué Mme Paraskevopoulou en lançant le journal. Un sujet, en cours de journal, a été consacré au lancement de Nerit : «A 18h, quelque chose de nouveau a commencé, Nerit est entré dans les foyers grecs. Pluralisme, fiabilité, humanité et respect de la culture et de l'histoire», a égrené le commentaire.
Le choc de la fermeture
La fermeture brutale de la télé publique grecque avait créé un choc et provoqué des manifestations en Grèce et une vague de soutien en Europe. 2.600 personnes avaient perdu leur emploi. Les journalistes virés avaient tenté de faire vivre la chaîne sur Internet tandis que l’UER (Union européenne de radiodiffusion) soutenait les protestations.
Cette fermeture entrait dans le cadre des économies budgétaires imposées par le gouvernement d'union (Pasok et Nouvelle-démocratie). Bruxelles avait indiqué n'être pour rien dans cette fermeture tandis qu'Athènes affirmait que cela entrait dans le cadre des plans de réduction budgétaire imposés par la troïka.
Dans la foulée de la fermeture, le gouvernement avait fait voter un texte recréant une nouvelle chaîne publique, promettant de réembaucher une partie du personnel. C’est cette chaîne appelée Nerit qui vient de démarrer sur les ruines d'un programme diffusé depuis quelques mois (DT) dans l'attente de son arrivée.
La nouvelle chaîne commence dans un certain désordre. Elle n'a pas encore de personnel fixe, et utilise celui qui travaillait pour DT. Théoriquement, les programmes de Nerit devraient s'enrichir rapidement. Pour couvrir les Européennes, puis le Mondial de foot. L'UER reconnaît avoir fait pression sur les Grecs pour qu'ils rétablissent une chaîne publique d'ici au 10 mai. «Il fallait bien leur mettre une “deadline” car rien n'avançait. Il ne semblait pas y avoir de volonté politique réelle de relancer un audiovisuel public en Grèce, alors même qu'il s'agit d'une obligation légale en Europe», explique Ingrid Deltenre, présidente de l'UER», dans Le Monde.
Déjà une démission
Dans le feuilleton de la télévision grecque, la nouvelle entité a déjà connu sa première crise. L’ouverture de Nerit a été marquée par la démission de son président-directeur Giorgos Prosopakis. Ce dernier, un ingénieur chimiste ayant essentiellement fait carrière dans le privé, a mis en cause l'éthique de certains membres de la tutelle de la chaîne. Il a affirmé au journal Vima qu'il avait tenté de mettre un frein à des irrégularités et conflits d'intérêt dans la sélection des futures émissions et qu'il s'était retrouvé en butte à l'hostilité du Conseil de direction.
Il a aussi critiqué le fait que Nerit a contourné les procédures de nominations normales pour un organisme public et que dans certains cas, les emplois ont été donnés à des personnes qui ne remplissaient pas les conditions nécessaires, selon le journal grec Ekathimerini. La télé publique grecque avait pâti lors de sa fermeture d'une mauvaise image liée à une réputation de clientélisme politique, classique en Grèce. Pas sûr que la nouvelle chaîne bénéficie d'une meilleure image avec un tel départ.
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