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Grèce: le tourisme ne connaît pas la crise
Malgré les rumeurs et la période difficile de début juillet 2015, le tourisme reste une valeur sûre pour la Grèce. La ministre grecque du Tourisme, Elena Kountoura, a même affirmé que le nombre de visiteurs était en hausse par rapport à l’année 2014. Une année qui avait déjà affiché des chiffres record de fréquentation.
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Abreuvés d'informations contradictoires et de mises en garde sur les risques d'un voyage en Grèce, les touristes semblent avoir fait preuve de «courage» et de détermination en choisissant de partir pour Athènes. La preuve, sur place, tout fonctionne sans problème: pas la moindre pénurie, pas la moindre tension, des distributeurs de billets toujours approvisionnés, même au plus fort de la crise, début juillet. Et toujours la même difficulté à payer par carte bancaire, mais là rien de nouveau sous le soleil...
Secteur clef de l’économie grecque, le tourisme ne semble donc pas avoir souffert de l’actualité anxiogène du début de l'été quand les médias évoquaient un Grexit et la pénurie de billets de banque. Au contraire. Dans un entretien à Al-Jazira, la ministre du Tourisme, Elena Kountoura, remercie les touristes d’avoir malgré tout choisi la Grèce et note que leur nombre est plus important qu'en 2014, selon des propos repris par le site Greekreporter.
24 millions de touristes en 2014
La Grèce avait accueilli l’an passé plus de 24 millions de touristes et prévoyait un nouveau record. Au pic de la crise (banques fermées, référendum, rumeur de Grexit...), les informations les plus contradictoires circulaient sur les conséquences pour le tourisme: certains médias relayant des informations déprimantes, d'autres faisant état de bons chiffres.
Les annonces optimistes de la ministre grecque sont étayées par d’autres sources. Ainsi, l'Association britannique des agents de voyage, ABTA, a affirmé au Daily Mail que les réservations pour le pays des Hellènes ont augmenté de 2% par rapport à 2014. Cela s'explique en partie par le fait que les tours opérateurs britannique ont notamment du réorienter quelque 300.000 touristes qui avaient prévu, avant l’attentat de Sousse, de se rendre en Tunisie. La Grèce a été le premier choix des agences.
Le Wall Street Journal estime de son côté, en citant la Confédération grecque du tourisme (SETE), que depuis l’accord entre Athènes et ses créditeurs, le tourisme a atteint voir dépassé ses niveaux de 2014, après un recul début juillet.
Côté français, Tourhebdo précise que les réservations vers la Grèce avaient augmenté dans certaines agences de… 78%. Même type d'information en Suisse où «plusieurs voyagistes, signalent même que le niveau des réservations pour cette destination dépasse celui affiché à la même période il y a un an».
Même son de cloche en... Allemagne où la position intransigeante de Berlin pouvait laisser penser qu'un certain froid règnait entre les deux populations. Le géant allemand du tourisme, TUI, estime au contraire qu'il pourrait connaître une année record sur la destination Grèce avec «une augmentation significative dans les réservations de dernière minute pour la Grèce».
Réservations de dernière minute
Et la saison est loin d'être terminée. La résolution (provisoire?) de la crise grecque devrait, selon les professionnels, bénéficier aux réservations et départs de dernière minute. Résultat, les plages des Cyclades, le volcan de Santorin, les antiquités d'Epidaure, de Mycènes ou Délos, les monastères de Patmos ou du mont Athos pourraient connaître un afflux de touristes étrangers sans précédent.
Dans une des destinations phares de la Grèce, l'archipel des Cyclades, les professionnels du tourisme, interrogés par Géopolis, confirment que les étrangers sont venus en nombre en juillet. En revanche, ils notent tous que la crise a pesé sur les Grecs et constatent, déprimés, l'absence relative des vacanciers nationaux qui auraient annulé leur voyage en grand nombre, selon eux.
Un phénomène que la hausse de la TVA, dans les îles notamment, imposée par l'Europe à la Grèce, risque d'accentuer. Décidément, les mesures européennes ne semblent pas très positives pour relancer l'économie grecque qui dépend de façon importante du tourisme (près de 20% de son PIB... sans compter les recettes non déclarées).
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