Grèce : la tribune de Strauss-Kahn sème la zizanie au PS
L'ex-directeur général du FMI dénonce l'accord entre Athènes et ses créanciers, défendu par François Hollande, et réjouit ainsi les frondeurs de l'aile gauche du parti.
Dominique Strauss-Kahn agace l'exécutif... et fait le bonheur des frondeurs. Dans un billet publié sur son blog samedi 18 juillet, l'ancien directeur général du FMI a jeté un pavé dans la mare en dénonçant le "diktat" de l'Allemagne et les conditions de l'accord conclu entre la Grèce et ses créanciers, "proprement effrayantes pour qui croit encore en l'avenir de l'Europe".
Hollande pris à contre-pied
La prise de position de DSK prend François Hollande à contre-pied, puisque le président français se présente comme l'un des principaux facilitateurs de cet accord conclu à l'arraché. Pire : la tribune de l'ancien ministre de l'Economie a eu pour effet d'éclipser celle du chef de l'Etat, qui plaidait dans le Journal du dimanche pour la mise en place d'un "gouvernement de la zone euro".
L'exécutif ne semble pas avoir apprécié l'offensive. En marge d'un déplacement dimanche à Avignon, Manuel Valls a d'ailleurs sèchement renvoyé Dominique Strauss-Kahn dans les cordes. "Il faut être au cœur des problèmes. Nous sommes dans l'action, pas dans le commentaire. Ce que souhaitent les Français et les Européens, c'est de l'action et des résultats, pas des commentaires en surplomb", a lâché le Premier ministre.
Les frondeurs se réjouissent
A l'autre extrémité du Parti socialiste, les déclarations de Dominique Strauss-Kahn enchantent les frondeurs, dont la ligne politique se situe pourtant bien loin du social-libéralisme prôné par DSK. L'un des animateurs de l'aile gauche du PS, Pascal Cherki, s'est publiquement réjoui de la publication de cette tribune. "Strauss-Kahn constate la vacuité de la France au niveau européen et dit ce qu'un président de la République de gauche aurait dû faire", déclare-t-il au Figaro.
Remarquable position de DSK sur la Grèce et sur la politique irresponsable de Margaret Merkel. Ça nous change de ce que l'on entend.
— Pascal Cherki (@pascalcherki) 19 Juillet 2015
Interrogé par le quotidien, un membre du gouvernement cité anonymement n'accepte pas les leçons d'économie et de gouvernance européenne dispensées par Dominique Strauss-Kahn : "Rappelez-vous qui était à la tête du FMI au moment du premier plan de redressement grec, bien plus dramatique pour la Grèce et dont les résultats ont été si merveilleux qu'il a fallu s'y reprendre ensuite à deux fois !"
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