Gouvernement et manifestants ne sont parvenus à trouver un accord lors de pourparlers, dimanche, entre les 2 camps
Les manifestants, qu'on appelle les "chemises rouges", réclament la démission du premier ministre, Abhisit Vejjajiva, et la tenue d'élections immédiates.
"Le gouvernement souhaite calmer le jeu", avait affirmé un ministre, plus tôt dans la journée.
Abhisit Vejjajiva avait averti lors d'un discours télévisé qu'il ne négocierait pas sous la pression, sans toutefois exclure des négociations dans un "climat favorable".
Pour autant, ces tractations pourraient rapidement tourner court, les responsables des "chemises rouges" ne semblant pas enclins au compromis. "Nous avons un objectif: la dissolution du Parlement", a répété l'un de leurs cadres, Nattawut Saikua. "Si l'issue des discussions est favorable, cela signifiera que nous avons eu gain de cause. Dans le cas contraire, nous devrons décider de la marche à suivre pour la suite", a-t-il ajouté.
Installés depuis le 14 mars dans le centre-ville de Bangkok, les manifestants, favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, exigent des élections anticipées et le départ du Premier ministre Abhisit. Lequel est accusé de servir les élites traditionnelles royalistes de Bangkok. Beaucoup espèrent aussi le retour de Thaksin, renversé en 2006 par un putsch légitimiste et qui vit en exil depuis deux ans pour échapper à la prison.
Les "Rouges" avaient beaucoup perdu de leur crédibilité en avril 2009, lorsque des manifestations avaient dégénéré, faisant deux morts. En dépit d'une dramatisation de la situation par le gouvernement, ils ont jusqu'ici démontré que leurs rassemblements dans les rues de la capitale étaient pacifiques. Toutefois, une série d'attaques à la grenades non revendiquées ont eu lieu. Une dizaine de personnes ont été blessés depuis samedi, dont quatre militaires après un jet de grenade contre des baraquements de l'armée faisant office de QG de crise du gouvernement.
Samedi, les "chemises rouges" avaient convergé dans la bonne humeur à pied, en moto et en voiture, vers plusieurs points de rassemblement dans la capitale où les militaires sont massés depuis quinze jours. Parmi ces points de rassemblement: des temples bouddhiques et le zoo de la ville. Face à la pression des quelque 80.000 manifestants, les troupes ont dû faire machine arrière dans au moins quatre sites, une décision qualifiée de simple "ajustement" par le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban.
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