Cet article date de plus de dix ans.

Gaza : premier jour de calme après l'entrée en vigueur de la trêve

La bande de Gaza a connu ce mardi son premier jour de calme depuis plus d'un mois et le déclenchement de l'opération israélienne "Bordure protectrice". La trêve négociée pour 72 heures tient bon. Les habitants en profitent pour faire l'inventaire des énormes dégâts, en attendant un cessez-le-feu plus durable.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les habitants de la bande de Gaza profitent de la trêve pour sortir de chez eux © REUTERS/Suhaib Salem)

Un mois après les premières frappes de l'armée israélienne, plus de 1.800 morts côté palestinien et 67 - dont 64 soldats - côté israélien, le calme est de retour dans la bande de Gaza. La trêve négociée lundi, notamment par l'intermédiaire de l'Egypte et des États-Unis, n'a connu aucun accroc ou presque, contrairement aux précédentes qui n'avaient duré que quelques heures.

Dès le début de la matinée, les forces israéliennes se sont retirées du territoire palestinien, et l'armée a annoncé que la mission de destruction des tunnels du Hamas était achevée. Le porte-parole de l'armée a également précisé qu'environ "900 terroristes " avaient été tués pendant l'opération "Bordure protectrice". Les habitants de la bande de Gaza ont, quant à eux, profité de cette trêve, d'une durée initiale de 72 heures, pour sortir enfin de chez eux, et reprendre un semblant de vie normale. Les banques ont rouvert par endroits, des embouteillages se sont même formés. Mais, partout, des images de destruction, notamment dans le secteur de Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza, filmé par les envoyés spéciaux de France Info.

Le reportage d'Étienne Monin, envoyé spécial de France Info, à Rafah

#rafah #gaza

Dégâts inimaginables et compromis compliqué

Selon le vice-ministre palestinien de l'Économie, Tayssir Amro, la guerre entre Israël et le Hamas aurait causé entre quatre et six milliards d'euros de dégâts directs. Mais le bilan n'est que provisoire. Des dégâts importants, alourdis par le blocus total subi par la bande de Gaza ; la fin de ce blocus est d'ailleurs l'une des conditions sine qua non brandies par le Hamas à la fin du conflit.

Ce calme précaire n'est que temporaire. La trêve négociée lundi soir sous l'égide de l'Egypte et des États-Unis, sans que les Israéliens se soient déplacés pour donner leur accord, devra désormais être prolongée. Des négociations de cessez-le-feu durable doivent commencer au Caire, et elles s'annoncent difficiles, tant l'opposition a été frontale ces dernières semaines. Les deux parties se méfient l'une de l'autre, Israël faisant de la démilitarisation de la bande de Gaza un impératif dans ces discussions. La délégation palestinienne, elle, avance d'autres demandes, comme l'ouverture de points de passage aux frontières, ou encore l'extension de la zone de pêche pour les Gazaouis. Des négociations tendues, en espérant qu'entre-temps la trêve ne soit pas rompue.  Le ministre israélien du Renseignement Yuval Steinitz s'est dit "sceptique ", accusant le Hamas d'avoir "déjà violé six trêves antérieures ".

  (Gaza : l'armée israélienne a retiré ses troupes © Idé)
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.