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Ukraine, climat et croissance économique : ce qu'il faut retenir du sommet du G20 de Brisbane

L'Ukraine et les pressions sur la Russie ont focalisé l'attention, mais les dirigeants se sont aussi engagés pour l'environnement, la croissance et la transparence fiscale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le Président des Etats-Unis, Barack Obama, s'entretient avec plusieurs dirigeants de l'Union Européenne à propos de la situation en Ukraine, dimanche 16 novembre, au sommet du G20 à Brisbane (Australie). (KEVIN LAMARQUE / REUTERS)

Le sommet du G20 s'est clos, dimanche 16 novembre, après deux jours de discussions à Brisbane, en Australie. Si le week-end a été marqué par les pressions des pays anglo-saxons sur Vladimir Poutine, qui a quitté les lieux avant le déjeuner de clôture, les participants ont aussi adopté des déclarations communes sur la lutte contre le réchauffement climatique et la relance de la croissance économique mondiale. Francetv info fait le bilan de ce rendez-vous annuel des grands dirigeants mondiaux.

Sur l'Ukraine, les Anglo-Saxons plus fermes que jamais

"J'imagine que je vais vous serrer la main, mais je n'ai qu'une seule chose à vous dire : vous devez sortir d'Ukraine". La pique du Premier ministre canadien Stephen Harper à Vladimir Poutine, rapportée par la presse canadienne, résume assez bien le ton des échanges entre la Russie et les pays anglo-saxons tout au long du sommet. Barack Obama a qualifié d'"invasion" le comportement des troupes russes en Ukraine, tandis que David Cameron mettait en garde le régime de Moscou. "S'il continue à déstabiliser [son voisin], il y aura d'autres sanctions, d'autres mesures" a averti le Premier ministre britannique, estimant que "le président Poutine est conscient qu'il se trouve à un carrefour".

Ce dernier s'est pourtant montré étonnamment optimiste sur la situation : "Aujourd’hui, la situation [en Ukraine] a de bonnes chances de se résoudre, même si cela peut paraître étrange" a-t-il concédé. Reste que Vladimir Poutine a préféré écourter sa présence au G20, esquivant le barbecue de clôture organisé par le premier ministre australien Tony Abbott pour rentrer à Moscou.

Plus tôt, le président Russe s'était également entretenu en tête à tête pendant une heure avec François Hollande, une rencontre durant laquelle ils se sont bien gardés d'évoquer la polémique sur la livraison des navires militaires Mistral par la France à Moscou.

Un accord inattendu sur le climat

Le Premier ministre australien Tony Abbott, dont le pays est un des plus gros émetteurs de CO2 par habitant au monde, aurait préféré que le sommet de Brisbane se concentre sur les questions économiques. C'était sans compter sur l'insistance de plusieurs des pays invités, notamment les Etats-Unis. 

Après des négociations qualifiées de "guerre de tranchées" par un responsable européen, cité par Reuters, la déclaration finale du sommet, élaborée par tous les participants, préconise donc un certain nombre de mesures pratiques en préparation d'un accord global lors de la conférence sur le climat de Paris, en décembre 2015.

Plusieurs pays se sont également engagés à contribuer au Fonds vert pour le climat, mis en place par l'Onu pour aider les pays en développement à financer des projets de lutte contre le réchauffement. Trois milliards de dollars pour les Etats-Unis, 1,5 pour le Japon, tandis que la France et l'Allemagne avaient déjà annoncé un versement d'un milliard chacune. En préparation de ce G20, les Etats-Unis et la Chine avaient déjà annoncé, en début de semaine, un accord de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, qualifié d'historique.

La croissance économique, sujet phare du sommet

Le renforcement de la croissance mondiale était annoncé comme le sujet phare de ce sommet du G20. Dans leur accord final, les participants du sommet, qui représentent 85% de la richesse mondiale, se sont mis d'accord pour une ensemble de mesures censées doper de 2,1 points la croissance mondiale par rapport à sa trajectoire prévue d'ici à 2018.

Elles visent notamment à favoriser l'investissement et les infrastructures et accroitre les échanges commerciaux et la concurrence. "Cela injectera plus de 2.000 milliards de dollars US dans l'économie mondiale et créera des millions d'emplois" assure la déclaration finale adoptée à Brisbane. "C'est beau d'avoir cet engagement de 2,1%, mais reste encore à le concrétiser" a tempéré Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

Une mention pour la transparence fiscale

Dans la foulée du scandale Luxleaks, qui a révélé l'optimisation fiscale pratiquée par de nombreuses multinationales grâce à des filiales au Luxembourg, les membres du G20 ont inscrit la lutte pour la transparence dans leur déclaration finale. Le texte, âprement discuté, désigne comme "pratiques néfastes" les rescrits fiscaux, ces contrats signés entre des pays et des entreprises sur leur traitement fiscal, qui sont au coeur du scandale. Un geste surtout symbolique qui déçoit les ONG : "Le G20 reconnaît les failles du système financier, mais ignore les vraies solutions", a déploré Financial Transparency Coalition, tandis que ONE déplorait "un manque d'audace".

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