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Climat, nucléaire iranien, tensions commerciales avec la Chine… Les dossiers brûlants au menu du G20

Le G20 d'Osaka s'est ouvert vendredi dans une relative harmonie, mais les divergences de fond demeurent, notamment sur le climat et le nucléaire iranien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une photo de groupe à l'ouverture du sommet du G20 à Osaka (Japon), le 28 juin 2019.  (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Le sommet du G20 s'est officiellement ouvert, vendredi 28 juin, dans la grande ville côtière d'Osaka, au Japon. Le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, a choisi placer les débats sous le signe d'une "belle harmonie" – en référence à la signification de Reiwa, nom de la nouvelle ère entamée voici peu dans l'archipel. Donald Trump s'est d'ailleurs montré inhabituellement consensuel, vantant les "magnifiques usines" construites par les fabricants automobiles japonais aux Etats-Unis, disant vouloir "bien s'entendre" avec l'Inde et évoquant une "fantastique" Angela Merkel – autant d'acteurs avec lesquels les Etats-Unis ont pourtant des contentieux commerciaux. 

Mais au-delà des poignées de main, pouces levés et autres démonstrations d'affection, les divergences de fond sont profondes entre les dirigeants de ce groupe qui rassemble 19 pays et l'UE. Franceinfo fait le point sur les principaux dossiers au sommaire du sommet.  

Les tensions commerciales avec la Chine 

C'est probablement le sujet le plus brûlant de ce G20. Donald Trump a expliqué vendredi s'attendre à une rencontre "productive" samedi avec son homologue chinois Xi Jinping. Loin de tout format multilatéral, les deux dirigeants auront entre les mains, lors de leur entretien, le sort de l'économie mondiale. C'est un véritable sommet dans le sommet qui se profile. Au programme : enrayer l'escalade commerciale et technologique entre leurs pays, qui met en péril la croissance mondiale.

La dernière rencontre entre les deux hommes remonte à début décembre, en marge d'un sommet du G20 à Buenos Aires (Argentine) : ils avaient alors déclaré une trêve mais, depuis, les négociations ont connu quelques hauts et de nombreux bas. Elles ont été interrompues en mai.

A ce stade, Washington menace de taxer la totalité des importations chinoises, ce qui serait certainement un point de non-retour entre les deux géants. La Chine dénonce, elle, un "harcèlement" américain. Nombre d'analystes espèrent malgré tout une trêve à Osaka, même si un grand accord commercial semble actuellement illusoire.

Le nucléaire iranien 

La crise entre les Etats-Unis et l'Iran doit aussi être au menu des discussions du G20. Un nouveau pic de tension entre les deux pays a été atteint lorsque l'Iran a abattu un drone américain, le 20 juin, après une série d'attaques d'origine inconnue contre des tankers attribuées par Washington à Téhéran, qui a démenti.

Dans ces circonstances ultratendues faisant craindre un embrasement, Donald Trump avait évoqué mercredi la possibilité d'une guerre courte contre Téhéran. "Nous sommes dans une position très forte, et ça ne durerait pas très longtemps, je peux vous le dire. Et je ne parle pas de troupes au sol."

Le président américain a cependant tenu des propos apaisants vendredi à Osaka, estimant que "rien ne presse" pour résoudre les tensions entre Washington et Téhéran. Pendant ce temps, à Vienne (Autriche), une réunion diplomatique de crise, sous la houlette de l'Union européenne, examinait les marges de manœuvre pour enrayer le délitement de l'accord sur le nucléaire iranien. 

Ces propos de Donald Trump temporisent et tranchent avec le ping-pong des déclarations chocs qui s'étaient poursuivies jeudi entre l'Iran et les Etats-Unis. Téhéran avait mis en garde contre l'"illusion" d'une "guerre courte" entre les deux pays ennemis.

Le climat 

Le dérèglement climatique "est le sujet le plus difficile" du sommet, estime-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Mais la France en a fait "la priorité" de la rencontre : obtenir que les leaders des grandes puissances mondiales – à part les Etats-Unis – réaffirment samedi leur engagement à lutter contre le réchauffement de la planète, en s'appuyant sur l'accord de Paris signé en 2015.

Mais "les Américains tiennent un langage très dur autour de la table" et pourraient entraîner avec eux "trois ou quatre pays", qui pourraient alors refuser, comme eux, de signer une déclaration de soutien à l'accord de Paris, redoutent les Français. Le Brésil, la Turquie et l'Arabie saoudite sont les noms les plus cités.

Emmanuel Macron a pourtant fait monter la pression en fixant une "ligne rouge" : la France ne signera pas la déclaration finale du sommet si celle-ci ne défend pas "l'ambition climatique"L'Elysée affirme que la position de la "ligne rouge" est partagée par les dirigeants des autres pays européens membres du G20, comme l'Allemagne, ainsi que par le Canada. Un refus d'endosser le communiqué serait une première diplomatique pour la France dans l'histoire des sommets du G20, qui se terminent généralement sur une déclaration consensuelle.

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