Fukushima : et si le Japon demandait l'aide de l'étranger ?
L'est du Japon a tremblé mercredi. Un séisme de magnitude 6,5 s'est produit dans l'océan Pacfique, à proximité de la grande île de Honshu sur laquelle se trouve la centrale de Fukushima.
Une secousse qui a immédiatement rappelé celle du 11 mars 2011, date à laquelle ont commencé les ennuis à la centrale nucléaire.
Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur du site, se voulait rassurant après le tremblement de terre : "Nous avons pu confirmer qu'il n'y avait rien d'anormal " sur place, a expliqué un porte-parole de Tepco, ajoutant que des équipes patrouillaient sur le vaste site nucléaire pour constater d'éventuels dégâts.
Nouvelle radioactivité record
Les nouvelles ne sont cependant pas toute rassurantes puisque des niveaux record de radioactivité ont été enregistrés à proximité de réservoirs contenant de l'eau contaminée. Selon l'Autorité japonaise de régulation du nucléaire (NRA), les compteurs ont mesuré des radiations de 2.200 milliSieverts (mSv), soit 20% de plus que les précédentes mesures remontant à samedi.
A ces niveaux, les radiations sont mortelles pour une personne qui y serait exposée quelques heures sans protections. La NRA se veut rassurante en précisant que les sources de cette radioactivité élevée sont très localisées et faciles à contenir.
L'étranger appelé à la rescousse
Certains au Japon sont cependant lassés de ces alertes à répétition, et des voix s'élèvent pour faire appel à des compétences étrangères face aux problèmes de fuites d'eau radioactive.
La première demande en ce sens est venue de Takuya Hattori, ex-directeur du site nucléaire et actuel président du Forum des industriels japonais de
l'énergie atomique.
"Depuis l'accident, la compagnie Tepco avait tant à
faire, notamment pour rétablir le refroidissement des réacteurs, que le
traitement du problème de l'eau a sans cesse été reporté , explique-t-il. Résultat, on traverse
actuellement avec les fuites radioactives la plus grave crise depuis
l'accident ".
"Il est indispensable de coopérer avec des organismes et experts
étrangers , a-t-il ajouté. Le problème de la contamination des eaux souterraines aux abords d'une
centrale n'est pas propre à Fukushima Daiichi, il y a de nombreux exemples
ailleurs, et donc une connaissance et une expérience en la matière ".
Un avis partagé par le quotidien économique Nikkei , qui écrit dans son éditorial de mercredi que "L'Etat doit renforcer la faisabilité et l'efficacité de mesures contre les fuites en employant au maximum des nouvelles techniques étrangères ".
Le gouvernement nippon a annoncé mardi un plan d'urgence pour stopper
l'hémorragie, mais les coûteux travaux envisagés nécessiteront des années. D'autaut que le site continue de produire chaque jour 400 tonnes d'eau contaminée pour refroidir les réacteurs, dont 300 filent chaque jour dans le Pacifique.
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