François, le nouveau pape, un jésuite fils d'immigrés italiens
"Les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde"
Cette phrase, prononcée mercredi soir face à une foule impressionnante réunie sur la place Saint-Pierre de Rome, est l'une des premières de Jorge Mario Bergoglio dans les habits de pape. L'archevêque de Buenos Aires est devenu officiellement le 266e pape de l'Église catholique, sous le nom de François.
Jorge Mario Bergoglio est né en 1936 à Buenos Aires, la capitale argentine, de parents immigrés italiens, originaires du Piémont. Très tôt, après une formation d'ingénieur chimiste, il entre dans la Compagnie de Jésus, à l'âge de 22 ans. Il est ordonné prêtre en 1969, et devient archevêque de Buenos Aires en 1998, cardinal en 2001.
Aux côtés des pauvres
Le cardinal, premier pape jésuite de l'histoire, est réputé en Argentine pour sa proximité avec les plus pauvres. Chacune de ses messes est très suivie par la population déshéritée de Buenos Aires. Beaucoup le décrivent comme un homme très simple, avare de ses paroles, mais en lutte perpétuelle contre la corruption dans son pays.
L'homme de 76 ans n'a qu'un poumon depuis une opération dans sa jeunesse. Le choix du nom de François, le premier dans l'histoire de la papauté, est très certainement un hommage à Saint-François-d'Assise.
Pour l'occasion, le compte Twitter "officiel" de la papauté, désactivé après la démission de Benoît XVI, a affiché :
Le nouveau pape est considéré comme un jésuite austère, modéré, à tendance plutôt réformiste. Il n'était pas cité parmi les "papabili", les favoris de l'élection, malgré qu'il se soit retrouvé en 2005, selon des indiscrétions, en ballottage avec Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. Il devient le premier pape non-européen depuis 741 et l'élection de Grégoire III, né en Syrie.
Un rôle controversé sous la dictature militaire
Pour certains spécialistes de l'histoire argentine, Jorge Mario Bergoglio a eu une attitude contestable sous la dictature militaire, entre 1976 et 1983. Par exemple, Fortunato Mallimaci, ancien doyen de l'université de Buenos Aires, estime qu'"il a été très indulgent avec les militaires" . En France, certaines voix s'élèvent également.
Il s'est également formellement opposé à la loi autorisant le mariage gay en Argentine, et il s'est plusieurs fois opposé à la politique de la présidente Cristina Kirchner, et de son prédécesseur et mari Nestor.
Enfin, plus léger mais très important dans un pays fou de football comme l'est l'Argentine, le nouveau pape est un supporter assidu de l'équipe de San Lorenzo.
Es un orgullo para la Institución saber que el primer Papa sudamericano es Socio de #SanLorenzo. Mirá: pic.twitter.com/8TA4TogUqp
— San Lorenzo (@SanLorenzo) March 13, 2013
> En direct : les événements sur la place Saint-Pierre
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