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François Hollande : "Pas de temps à perdre" face à l'État islamique

Paris a accueilli ce lundi matin une conférence internationale sur la paix et la sécurité en Irak. Les participants se disent prêts à soutenir Bagdad "par tous les moyens nécessaires" le pays contre les djihadistes. François Hollande a également redit que la France "prendra sa part" dans la coalition emmenée par les États-Unis pour lutter contre les djihadistes.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (François Hollande a accueilli son homologue irakien, Fouad Massoum, à l'Élysée © REUTERS/John Schults)

En préambule à la conférence internationale sur la sécurité en Irak, François Hollande, qui organise cette réunion entre une trentaine de pays et organisations internationales, a fixé les objectifs du rendez-vous.  L'air grave, le chef de l'État a exhorté les participants à se lancer dans une lutte rapide et sans merci contre les djihadistes de l'État islamique. Pour lui, "l'Irak a également besoin d'un appui militaire ", dans le cadre d'une coalition au sein de laquelle "la France prendra sa part ".

"Le combat des Irakiens contre le terrorisme est aussi le nôtre. Nous devons nous engager clairement, loyalement et fortement aux côtés des autorités irakiennes. Il n'y a pas de temps à perdre" (François Hollande)

Pour une lutte efficace, le président français souhaite aussi un "soutien politique aux nouvelles autorités " irakiennes. Le nouveau président Fouad Massoum était d'ailleurs à ses côtés pendant son allocution. Comme lors de sa visite en Irak vendredi dernier, François Hollande a également appelé de ses voeux la mise en place d'un "véritable pont humanitaire " pour venir en aide aux très nombreux réfugiés, chassés de leurs terres par les terroristes.

Un texte final approuvé

Au bout de trois heures de réunion, les 29 participants à la conférence se sont mis d'accord sur un texte final, dans lequel ils se disent prêts "à soutenir, par les moyens nécessaires le nouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre Daesh, y compris par une aide militaire appropriée ".

Concluant la conférence avec son homologue irakien, Laurent Fabius a redit une nouvelle fois quelle était l'urgence d'agir contre l'État islamique. Le ministre français des Affaires étrangères s'est montré très ferme à l'encontre des djihadistes, "ces égorgeurs de Daech [qui] disent au monde entier 'ou bien vous êtes avec nous, ou bien nous vous tuons'". Lui aussi insiste sur la nécessité d'une "action de long terme [...] globale ".

"Le chaos fait le jeu des terroristes "

En Irak, les premiers vols de reconnaissance de l'armée française ont débuté ce lundi matin, comme l'a annoncé le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian depuis la base d'Al-Dhafra aux Émirats arabes unis. Mais la stratégie de lutte contre Daech (l'acronyme en arabe de l'État islamique, utilisé par les autorités depuis quelques jours) ne peut se limiter à l'Irak, selon François Hollande. En Syrie, "le chaos fait le jeu des terroristes " a-t-il souligné, ajoutant qu'"il faut donc soutenir ceux qui peuvent négocier et faire les compromis nécessaires pour préserver l'avenir de la Syrie. Et, pour la France, ce sont les forces de l'opposition démocratique. Elles doivent être appuyées par tous les moyens ".

"Daesh au cours de ces derniers mois a commis des massacres, des crimes que l'on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse" (Fouad Massoum, président irakien)

Enfin, le chef de l'État a évoqué les effets ravageurs de l'endoctrinement djihadiste sur les jeunes, notamment en France. Selon lui, il faut donc "priver Daech de ses ressources" , et aborder le sujet sur le plan politique. Notamment par le biais du renforcement de l'arsenal législatif antiterroriste, avec comme exemple le projet de loi que les députés français ont commencé à examiner ce lundi.

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